Des GI's trop humains ! - Vie et moeurs des G.I's en Europe - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies



Forum
des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970
 
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre

Vie et moeurs des G.I's en Europe / Marc Hillel

 

Des GI's trop humains ! de Francis Deleu le jeudi 23 mars 2006 à 13h06

Bonjour,

Le prix Albert-Londres, à l'instar du prix Pulitzer aux Etats-Unis, couronne chaque année le meilleur reportage ou un ensemble de reportages de la presse écrite. En 1946, le prix fut attribué à Marcel Picard pour son reportage "J'étais un correspondant de guerre". Marcel Picard débarque en Provence avec les troupes américaines. Il les accompagnera jusqu'en juin 1945.

Je vous reproduis deux extraits pour étayer ce que nous avions appelé la "perception" qu'ont les acteurs ou les témoins d'un évènement; aussi pour montrer combien il est commode - mais également nécessaire - de porter un jugement sur les diverses attitudes des combattants. Picard est journaliste et pourtant il ne cesse de se plaindre du comportement trop humain des GI. "Vous êtes trop bons pour ces gens, vous semblez avoir peur de leur faire une peine, même légère. Vous oubliez que tout geste bienveillant est considéré par eux comme faiblesse et qu'il ne respectent que la force...J'écris ces mots, ajoute le journaliste, pour mes amis américains, pour ces magnifiques soldats que je suis depuis la Belgique dans leur rush vers le coeur de l'Allemagne".

Enfin cet extrait, sous la plume du reporter, à la limite du supportable :

(...) Aujourd'hui, il est vaincu et se vautre aux pieds des vainqueurs, criant un antinazisme délirant.
Non ! ce serait trop simple ! Les boches sont des assassins. Tous ! Par le geste ou par l'acceptation du geste qu'ils sont d'ailleurs tous capable d'accomplir.
Un peuple qui traite les hommes comme on ne traite pas les bêtes ne mérite aucune pitié. Et moi qui suis les troupes américaines à travers l'Allemagne, je dis que les boches n'ont pas assez souffert, ne souffriront jamais assez, il n'en est pas crevé assez et les femmes n'ont pas assez pleuré, Je suis odieux ? Possible. Ce sont eux qui m'ont rendu ainsi, J'ai vu trop d'atrocités en France et en Belgique, j'en vois trop dans les camps que je rencontre pour n'avoir pas envie d'abattre comme un chien tout boche que je rencontre. Et plus encore s'il me salue obsé­quieusement.
J'affirme que les boches ne se sentent pas vaincus parce qu'on ne leur fait pas assez sentir qu'ils le sont, Ils ne sentent pas la botte du vainqueur, et c'est cependant la seule chose qu'ils soient capables de comprendre. (...)
Les boches ne manquent de rien, sont bien nourris et se promènent en souriant. Mais il y a Buchenwald ! Il y a les quatorze crochets, la masse de bois, le monte-charge, les fours crématoires! Il y a des millions d'êtres humains qu'ils ont torturés et mis à mort, il y a des enfants dont ils ont volé le sang pour leurs blessés, il y a les chambres à gaz.
Tous ces camps de la mort, je voudrais qu'on les laissât dans l'état où on les a trouvés. Je voudrais qu'on organise des voyages dans ces camps afin que le monde entier puisse juger les boches. Je voudrais qu'on y mène - au besoin par la force - les fous dangereux qui prétendent qu'il y a de bons Allemands.
Une visite à Buchenwald suffit à vous apprendre la haine, et il est nécessaire de haïr qui vous hait afin de le mettre hors d'état de nuire.
Si nous voulons que nos enfants et petits-enfants vivent en paix, il faut que les boches, leurs enfants et petits-enfants souffrent et que par là ils se sentent vain­cus.
Nous n'avons pas le droit d'avoir pitié des boches !

(Avril 1945)

Ne jetons pas trop vite la pierre aux soldats engagés dans un conflit. Peut-on jurer que 60 ans plus tard, ce journaliste (ou un confrère) qui exhortait les GI's impassibles à mitrailler un attroupement de soldats allemands désarmés, n'ait pas été tenté d'écrire un article fustigeant telle ou telle exaction d'un militaire... celui-là même peut-être qui refusait d'abattre des soldats désarmés.

Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

lue 1325 fois et validée par LDG
 
décrypter

 

1 ite missa est de arcole 25 mars 2006 09h52
2 In cauda venenum ... de Thiriel 25 mars 2006 10h32
3 CQFD de arcole 25 mars 2006 12h00
4 Bis repetita de françois delpla 25 mars 2006 15h26
2 Dans l'air du temps... de Claire 25 mars 2006 14h06
3 néo collabos de arcole 20 avril 2006 09h23
4 attention à l' Ipeca, Arcole... de Leon 20 avril 2006 10h29
5 IPK ? de arcole 20 avril 2006 21h16
6 Le bromure à dose homéopathique est un aphrodisiaque de Jacques Ghémard 20 avril 2006 22h31
7 'oméo pa'ti? de arcole 20 avril 2006 23h16
7 Retour au sujet de Francis Deleu 20 avril 2006 23h37
1 "...les principes de la société civilisée ........." de Laurent Laloup 19 avril 2006 21h11
2 Mais de quoi parle t-on au juste ? de Thiriel 20 avril 2006 10h12
1 "Tu as gagné la guerre, il faut gagner la Paix" de Leon 19 avril 2006 21h26
1 Prismes divers sur l'air du temps de Francis Deleu 20 avril 2006 23h17
2 Juste un instant sur les titres de Leon 21 avril 2006 10h34


 

Participer à l'ensemble du débat sur Vie et moeurs des G.I's en Europe



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes