Je ne sais si le politiquement "Himmer Korrect" est au coeur d'une telle question. Mais admettons. Ce que je constate surtout c'est que les peuples européens ont entre eux de TRES vieilles traditions de références réciproques et ce qui paradoxalement constituait le creuset d'épouvantables haines et affrontements devient (je l'espère) peu à peu un vecteur de cohésion sur le mode "qui aime bien chatie bien". On se chatouille, on se titille, on "s'engueule" mais on se connait bien ... Et dans ces cas, la relation est suffisamment équilibrée pour que chacun puisse y trouver des référents historiques et culturels qui se contrebalancent. Les "Polacks" sont des plombiers alcooliques ? On se souviendra de Walesa, de Marie Leczinska, du Premier empire et d'un peuple courageux aux multiples résurrections. Les Français sont sales, fénéants et arrogants ? On enviera parfois leur libre arbitre, leur indépendance, et on se rappellera encore parfois de ce que la Révolution française à changé partout dans le monde. Les Anglais sont fourbes et considèrent le continent comme une terre barbare ? On pensera à Churchill et de Gaulle; à l'Ecosse, on se consolera de Waterloo par Orléans et Fontenoy et on ira passer un week end à Londres. Les "Portos" ? On pensera aux hilarants échanges entre Luis Rego et Pierre Desproges sur la "Tata Rodriguez"... Que dire de ces pauvres Grecs et de la réputation qui leur est prétée ? Pourtant qui n'a jamais révé du Parthénon ou de vacances crétoises... Et nos camarades d'outre-Quiévrain dont l'humour populaire a fait très injustement nos "andouilles" attitrées et qui nous le rendent bien. La Suisse ? C'est propre, c'est neutre, c'est riche, et toute la population active travaille dans la banque. Mais c'est aussi la Croix Rouge et les Cent-gardes... Les "ritals": poignardeurs de dos et m'as tu vu ? Ou chaleureux cousins latins loin de l'austérité protestante des pays du grand nord où la nuit dure six mois et la "nuit claire" six autres mois...
Tout cela n'est évidemment qu'une accumulation d'images d'épinal dignes d'une médiocre philosophie de bazar mais qui n'en constituent pas moins des arrière-plans solidement ancrés. Et il y a dans tout cela beaucoup plus de "tendresse" qu'un simple examen de surface pourrait le laisser croire malgré les excès et les outrances réciproques. Quant aux "ritals", en faire un objet de mépris particulier m'étonne mais sans doute y êtes vous plus sensible. Du moins est-ce comme ça que je le perçois.
Lorsqu'il m'arrive d'évoquer "les boches" il n'y a plus malgré mes origines "youpines" la connotation très fortement négative qu'y auraient mis mes grand-parents. Plaisanter avec un Allemand sur ce qui constitue bon an mal an un passé commun est un plaisir rare (pour autant qu'un Allemand ait le sens de l'humour ;-) ) même si certains aspects de ce passé demeurent évidemment très sensibles. Un de mes amis, marié à une allemande, en à fait les frais en utilisant un peu trop légèrement le mot "Gestapo" dans sa belle-famille... Mais c'est comme cela qu'on avance je crois...
Quant à la relation avec les peuples ex-colonisés, elle est surtout beaucoup trop fraîche et beaucoup trop déséquilibrée pour jouir du même recul.
Alors paix sur la terre aux hommes et femmes de bonne volonté, même à ces salauds de Boches, ces cons de Français et ces traitres d'Italiens ! Vous reprendrez bien une cuiller de sirop ? ;-) |