Bon, alors on se frite?
Cher ami Zampon, toutes considérations matérielles mises à part, ce qui fait la valeur d'une armée, c'est sa fibre morale et sa valeur combative.
Il est bien évident que toute nation peut puiser dans sa population des éléments déterminés pour constituer telle ou telle unité de combattants d'élites. Mais cette petite cohorte n'est nullement représentative de la valeur moyenne du fantassin de base.
Les Polonais, surclassés matériellement, ont quand même participé, aprés l'écrasement de leur armée, à maintes batailles de la guerre avec une agressivité et une vaillance qui ont fait l'admiration de leurs alliés.
Rien de pareil avec le soldat italien de base, que ce soit face à la France, la Grèce, la Yougoslavie, encore moins l'armée britannique, et ne parlons pas de l'échec total du CSIR sur le Front de l'Est.
Ils n'auront été finalement efficaces que pour finir d'écraser la république espagnole en 1939. Mais même dans ce cas, il s'agissait d'unités "politiques" trés motivées, et non de l'armée régulière.
La vérité, c'est que les Italiens dans leur immense majorité ne voulaient pas faire cette guerre aux côtés de Hitler, Versailles ou pas.
Leur tradition garibaldienne les aurait plutôt portés à venir au secours de la France, et Mussolini n'a pas eu suffisamment le sens de l'histoire, qui aurait fait de lui un grand chef d'Etat. Il n'a vu, cupidement, dans le court terme, que la possibilité de participer au pillage des vaincus(Nizza, Savoia, Corsica, Tunisia). Ce prétendu héritier des césars a manqué de grandeur.
En témoigne la réflexion de Ciano, signifiant l'entrée en guerre de l'Italie à l'ambassadeur de France : "Même si vous m'offriez maintenant toute la Tunisie, rien n'y ferait. Les dés sont jetés! NOus entrons dans la guerre!"
"Oggi e il giorno della nostre irrevocabile decizione"
clamait, au balcon du Palazzo Venezia, celui qui finirait sa vie, cinq ans plus tard, pendu à un crochet de boucher à Milan.
Pour les combats dans les Alpes, et en particulier à Menton, vous pouvez consulter "Le sang des Alpes" paru en 1969.(Présenté sur ce forum).(1) C'est romancé, mais basé sur de la documentation officielle du SFAM. Vous y verrez que l'armée italienne, quoi que vous en disiez, a attaqué en masse, et même avec une certaine précipitation, pour se saisir le plus possible de "gages territoriaux" avant l'armistice.
La frontière franco italienne, dans les délires mussoliniens, devait être portée sur la Siagne, au pied de l'Estérel, c'est à dire annexer Cannes et Antibes, en plus de Nice.
(1) Sorry, je suis moins futé que Léon, je n'ai pas trouvé le processus pour mettre la couverture en marge. |