Cher François, nous ne sommes pas sur la même échelle de valeurs.
Je vous ai cité des sources. En quoi Mézerette, publié dés 1935, et Petitfrère, publié en 1960, devraient ils être moins crédibles? Il faut avoir l'honnêteté de tenir compte de toute la documentation existante, et non pas de choisir, trier, rejeter à sa convenance pour élucubrer à loisir. Ou alors, on ne fait pas oeuvre d'historien. Il faut aussi manier avec prudence les "découvertes" de documents tardifs, les témoignages modifiant l'essentiel, et diffusés longtemps aprés les évènements. Nous avons eu la célèbre affaire des carnets de Hitler, dans les années 80, qui se sont avérés être des faux.

Si la nièce de la concierge d'un cousin d'Eva Braun vient me dire que Adolf se travestissait en femme, pour draguer dans Berlin, la nuit, bien que ce soit un scoop bouleversant, j'accueillerai cette info avec prudence. (A noter, tiens, que Malaparte aussi, avait dit de Hitler que c'était "une femme"; confirmant le document de Mézerette).

Pire qu'un criminel, Hitler a été surtout un imbécile. On peut, avec le recul, arriver à cette constatation, qui ne pouvait être connue des populations désinformées de l'époque.

L'indifférence sur la survie du peuple allemand n'est pas seulement attestée par Speer, mais confirmée par les faits. L'inondation du métro, qui n'a tué que des Allemands, est incontestable, entre autres.
Les odieuses "dernières photos", où l'on voit ce quadragénaire, se sachant perdu, qui caresse la joue de gosses qu'il envoie à la mort, plutôt que les renvoyer chez eux. Ca évoque assez bien ces leaders fanatiques, trés actuels, envoyant les enfants de leur peuple faire des attentats suicides, mais se gardant bien d'y envoyer leurs propres enfants.

A propos de Goering et Himmler, vous parlez de loyaux services. C'est un bienveillant euphémisme. On pourrait plutôt parler de vieille complicité. Et quand un gang est en danger, chacun joue sa propre carte.

Navré d'être en désaccord avec vous, mais il y a beaucoup plus de preuves de l'imbécilité de Hitler que de son intelligence.

C'était un homme né au 19e siècle, et qui n'a voulu que rejouer les politiques du 19e siècle, notamment les guerres impériales, les annexions impérialistes.

L'idée de vouloir se créer un empire colonial en Europe de l'ESt est une démonstration de sa folie.
Vouloir anéantir tout le peuple juif sans aucune motivation géopolitique sérieuse est également, plus qu'un crime, une aberration, basée sur la prétendue supériorité raciale.
Avec, tout de même, de sidérants dérapages.
"Il ne peut y avoir deux peuples élus! C'est l'Allemagne que Dieu a choisi" On croit rêver!
Ou bien: "Les dix commandements constituent un code de vie auquel il n'y a rien à reprendre..." Voilà que ce grand antisémite déclare son admiration pour la Torah! (Libres Propos, p.84)
Vous n'avez pas un peu l'impression qu'il roule sur les jantes, le génial Adolf?
Sans son antisémitisme imbécile, la première bombe atomique au monde aurait été allemande.

Voyons les autres signes d'incurable bêtise. Il était engagé dans un conflit européen limité, le seul qui était dans les moyens du Reich. Et il envahit l'URSS, qui était un fournisseur complaisant, voire un complice à l'occasion.

Dés Pearl Harbour, de lui même, et sans que les Japonais ne le lui aient demandé, IL DECLARE la guerre aux USA. Sans posséder le moindre porte avions, et sans bombardier stratégique. Il se condamne d'avance à prendre des coups qu'il ne pourra pas rendre.

A comparer avec la prudente réserve de Staline, qui ne déclarera la guerre au Japon qu'en été 1945.

Si on doit définir l'action de Hitler, on ne peut utiliser que les mots de bêtise et d'orgueil. Heureusement pour le monde libre.

Quant au texte intégral du testament de Hitler, et le passage où il constate, comme un élément positif, que cette guerre aura au moins eu pour heureuse conséquence d'anéantir la grandeur de la France, c'est vrai, je ne l'ai pas. Un passage de ce genre a dû être passé au kärcher dans toutes les éditions françaises, surtout récentes, traitant de ce document.
Mais il existe des versions intégrales, dans diverses langues étrangères. Une recherche est à entreprendre. Peut-être quelqu'un, sur ce forum, sera-t-il en mesure de le faire?

Je ne sous estime pas l'importance et l'intérêt que chaque génération d'historiens livre sa version de l'histoire, dans la langue et l'optique de SA génération. Mais plus le temps passe, et plus les versions divergent des témoignages originaux. Ce ne sont plus que des réinterprétations plus ou moins subjectives. A cet égard, vous me permettrez de préférer les témoignages des auteurs contemporains.

Pour n'offenser personne, et en prenant l'exemple de la Première guerre mondiale, il sera toujours préférable de lire Roland Dorgelès et Erich Maria Remarque que les innombrables rédacteurs qui leur ont succédé.