Bonsoir,

Je n'ai ni le temps ni le goût de poursuivre un débat qui file dans tous les sens et qui n'aboutit qu'à une impasse à moins d'aller dans ton sens. Le problème c'est que tu es capable de démontrer que le cheval blanc de Napoléon était bistre et que le blanc n'était que poudre aux yeux.

Pour en terminer quelques petites précisions toutefois :

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*** Vichy a-t-il retardé la publication du Statut en prévision des entretiens de Montoire du 24 octobre ?
Le 3 octobre il n'était nullement question d'une rencontre à Montoire... ni le 18 octobre. Laval fut prévenu de la rencontre le 20 octobre !***
(Francis Deleu)

Réponse de François Delpla :

*** ça, ça peut mettre les rieurs de ton côté à condition qu'ils soient peu au courant du dossier, mais c'est un coup bas, voire défendu.
Pétain était demandeur d'une rencontre depuis juillet et Hitler commence à donner en octobre des signes d'intérêt pour la chose. C'est dit dans le livre que tu dis citer. ***

Les "rieurs" n'ignorent pas que Pétain était demandeur d'une rencontre dès juillet. Là n'était pas la question ! L'objet de notre différend était de savoir pourquoi le "Statut des Juifs", daté du 3 octobre 1940 fut seulement publié le 18 octobre. Pour dérouler le "tapis rouge" à la veille de Montoire alors que la date de la rencontre n'est connue que le 20 ?
Comment interpréter ce décalage de dates ? Je n'en sais rien mais je note qu'il en fut ainsi pour nombre de lois. Quelques exemples:
- La loi du 2 juin 1941 (second Statut des Juifs) est publiée au JO du 14 juin 1941
- Idem pour la loi du 2 juin prescrivant le recensement des Juifs.
- La loi du 22 juillet 1941 relative aux entreprises, biens et valeurs appartenant aux Juifs est publiée plus d'un mois plus tard (le 26 août 1941)
Je me garderai de spéculer en y voyant un "casting" dicté par Hitler !

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*** "Je pense que les événements ont toujours des causes multiples et si Vichy a édicté ces lois pour plaire, ce fut aussi, et probablement avant tout, pour appliquer son idéologie raciste" *** écrivait Jacques.

Je persiste en approuvant cette phrase ! Par ailleurs, il est bien entendu que tu n'as pas nié le train de mesures antisémites bien avant Montoire mais tu n'en parles pas non plus si ce n'est pour gloser sur "des amuse-gueule qui dans cette affaire sont des poupées matriochkas : de plus en plus grosses, pour tenter d'amorcer le processus".

J'ajoutais : *** Toutes ces mesures étaient déjà en gestation avant la défaite ***

Tu rétorques : *** vraiment ? quel scoop ! voilà un reproche que je n'avais pas pensé à faire à Reynaud ***

Et le décret-loi du 2 mai 1938 sur la police des étrangers.... longuement complété par le décret-loi du 12 novembre 1938 relatif à la situation et la police des étrangers ???
Qui était concerné en premier lieu par ces décrets...si ce n'est les Juifs... même s'ils ne sont pas désignés nommément ? (*)

Bien cordialement,
Francis.

(*) Je suppose que l'historien connaît ces deux décrets, fort longs au demeurant. Pour nos lecteurs, je m'en vais consulter Jacques pour voir s'il est possible d'activer un projet de pages/perso (en gestation) où ces décrets ainsi que la plupart des lois antisémites sont reproduites.
A noter que Paul Reynaud, en qualité de garde des sceaux, ne signe que le premier décret en compagnie de Daladier, Sarraut et Marchandeau.