C'est vrai que, aprés la disparition de la république espagnole et de la république française, en 1940, il n'existait plus aucune démocratie sur le continent européen, et que l'alignement sur le totalitarisme a été quasi unanime.
Mais aprés 1945, le rejet a été tout aussi unanime. Tous les pays soumis à l'Allemagne ont été soit communisés, soit américanisés (à la notable exception de l'Espagne franquiste, longtemps marginalisée).
Il y a eu dénazification en Allemagne, et un reniement quasi unanime du fascisme en Italie. Ces deux pays se sont culpabilisés beaucoup plus que la France.
En France, la contestation du pétainisme et de la collaboration n'a été que partielle et partiale.
Le contexte de la guerre froide y a aidé puissamment.
Face à la menace soviétique, il a fallu faire flèche de tout bois, réutiliser toutes les compétences, mobiliser tous les talents. Tant dans les polices que dans les services secrets. Les plus compromis des miliciens ont été envoyés se refaire une virginité dans le Corps Expéditionnaire d'Indochine, les policiers les plus collabos ont été envoyés faire la police... dans la zone d'occupation française en Allemagne. Ce qui est un retournement qui ne manque pas de sel.
Dans cette ambiance, il était facile aux auteurs et historiens, sans aucune vergogne, de reparler trés vite de la "défense de l'Occident" contre le péril rouge, voire même de commencer à susurrer que Staline était pire que Hitler, et que les Alliés "n'avaient pas tué le bon cochon".
C'est la guerre froide qui a préservé la germanolâtrie en France. Jusqu'à nos jours.
De nos jours encore, le kollabo business est un créneau fructueux. La nostalgie toujours aussi vivace.
Dans les bourses de militaria, il n'est pas rare de voir un casque allemand coûter quatre fois le prix d'un casque français de la même époque.Alors même que la quantité produite a été moindre du côté français... |