Bonjour,
Vous savez, moi aussi j’ai du sang alsacien ! Mon nom de famille est d’ailleurs alsacien. Votre histoire ressemble à la mienne, qui est tout de même bien moins tragique : mon grand-père paternel est entré en résistance à partir de 1942 (il habitait à Marseille, en 1942, et, comme vous savez, tout le sud de la France est occupé à partir du 11 novembre 1942), il a fui la France, puis a participé au débarquement en Provence, a été parachuté sur le territoire de Belfort (qu’il a, là encore, participé à libérer), et a terminé sa « course » à Berlin.
Donc, comme votre famille, il a choisi la résistance et le camp de la France. Mais il est vrai que, quant aux Alsaciens, le sujet est très délicat. Je pense que, dans l’immense majorité, ils étaient bien des « Malgré-nous » (nous n’allons pas entrer dans le sujet « l’Alsace et la Lorraine sont-elles françaises ou allemandes ? », qu’on se souvienne simplement du délire triomphal, à Strasbourg, qui suivit la restitution des « territoires perdus », en 1918), même si on trouve évidemment des exceptions.
De toute façon, la configuration n’était pas la même : les Alsaciens n’étaient plus Français, ils appartenaient au Reich ; par conséquent, qu’ils aient porté l’uniforme vert de gris me paraît moins choquant (même si cela fut par la contrainte !) que lorsque des Français arborèrent les insignes allemands. Car dans ce cas, il s’agissait bien d’un choix… Un choix très discutable ! Combattre pour un autre pays, c’est vraiment le comble de la trahison… ou de la naïveté.
Voilà ces quelques réflexions, mais peut-être en savez-vous plus sur les motivations profondes de ces Français « sous l’uniforme allemand ».
Cordialement,
Claire. |