Bonjour à tous,
Je suis entièrement d’accord avec René : lorsqu’on lit un ouvrage, le tout est de pouvoir se situer par rapport à lui, de prendre un certain recul, ou, comme aurait dit Platon (si vous me permettez cette référence quelque peu anachronique !), de « s’élever », de le « regarder d’en haut ». Evidemment, cela ne peut se faire qu’avec un minimum de savoir, et c’est pour cela, je le redis, j’en suis persuadée, qu’il faut lire des auteurs comme Céline ou Brasillach, ou des œuvres traitant de questions « dérangeantes » (comme le livre que vous nous proposez).
René nous dit que lorsqu’il aborde de semblables sujets, il suscite des « grincements de dents ». Mais je ne comprends pas comment on peut ainsi jeter l’opprobre sans connaître la question ! Pratiquement, on peut considérer cela comme un nihilisme intellectuel, voire une sorte de totalitarisme (nous y voilà !). Oui, c’est un peu comme cela que je le vois : le fait même que notre collègue Lorenceau se demande s’il peut, autrement dit, s’il a le droit, de lire tel livre, est l’aveu d’un échec…l’échec des démocraties à dépasser leur histoire, et, par conséquent, à l’accepter !
Pour en revenir à ce qui fait l’objet de ces réflexions, les Français, je pense, ne sont pas tant gênés de savoir que des crapules opportunistes ont soutenu les Nazis : comme, de toute façon, il s’agissait de brutes, elles auraient poussé au contact de toute mauvaise graine. Donc, ce n’est pas de « notre faute ». Ce qui est beaucoup plus dérangeant, c’est que beaucoup de jeunes gens de la Légion des Volontaires Français adhéraient totalement aux idées nazies concernant le bolchevisme ! N’oublions pas qu’une partie de la France des années trente répétait « Mieux vaut Hitler que Staline », que des organisations d’extrême-droite (telle L’Action française) n’étaient pas parmi les moins puissantes, que Charles Maurras avait encore du crédit…Bref, ces « Français portant l’uniforme allemand » n’ont pas été créés par l’action du Saint-Esprit… Tout à coup, nous nous rendons compte que, chez nous aussi, il y avait des enragés (cf des journaux comme Le Pilori ou Je suis partout)… N’est-ce pas cela, finalement, qui fait craindre à certains des dérapages, à la lecture de quelque ouvrage ?
Merci à tous pour vos réflexions !
Cordialement,
Claire. |