Bonsoir - bonjour,
Dans son récit, Jacques Baumel (se) demande encore pourquoi ce n'est pas Pierre Brossolette qui succéda à Jean Moulin à la tête du Comité National de la Résistance. Tout pourtant disposait en effet cet esprit brillant à avoir la dimension du poste.
Il écrit joliment que Pierre Brossolette appartient à l'espèce des gaullistes sur coup de foudre, de ceux qui, dès la première rencontre et parfois sans avoir jamais vu le Général, se sont donnés corps et âme à l'homme du 18 juin, foudroyés par l'évidence du fait qu'au-delà de sa personne, il est le chef, le symbole et le salut de la France. Si on ajoute à cette dimension quelque peu irrationnelle et romantique - cette extraordinaire déraison des Français libres - une intelligence fulgurante capable de synthèses imparables, on se dit avec Jacques Baumel que cette non désignation est étrange...
De Gaulle a-t-il craint que le charisme de Brossolette et son ultragaullisme, aient pu soulever le CNR et, en s'appuyant sur les chefs issus des mouvements, mettre en danger le consensus fragile auquel était parvenu Jean Moulin, faisant s'unir sur le nom et le projet du Connétable des personnalités issues de la Résistance et des rescapés des grands partis et syndicats d'avant-guerre, cela afin de présenter aux Alliés une Résistance soudée et contrer leurs projets (Giraud et Cie) ?
Bien cordialement,
RC |