Bonsoir,
Ne connaissant pas personnellement Lucie Aubrac, je ne me permettrai pas de déposer ici des considérations morales.
En revanche, en relisant un passage du livre de Jacques Baumel, "Résister", j'ai relevé cette remarque à propos de deux résistantes : Lucie Aubrac et Bertie (ou Berty) Albrecht qui fut la compagne d'Henri Frenay. L'engagement de Jacques Baumel dans la Résistance - il fut le secrétaire de "Combat" - rend son avis crédible. C'est à la page 161 :
"Avec Bertie Albrecht est morte l'une des plus pures héroïnes de la Résistance. Une rue de Paris porte aujourd'hui son nom. A part cela, je crains qu'elle n'évoque plus grand-chose à la plupart de nos contemporains, Aucun film à grand spectacle n'a rappelé son sacrifice. Probablement a-t-elle eu tort de mourir. La postérité aime assez les grands témoins encore vivants, dont on fait des idoles qui vont dans les écoles et sur les plateaux de télévision. C'est ainsi qu'une Lucie Aubrac en est arrivée à incarner la Résistance et symboliser ses plus hautes vertus. Lucie Aubrac fut indéniablement courageuse, ce qui est beaucoup, ce qui est tout de même un peu court pour prétendre à pareil honneur, quand on sait ce que fut en comparaison une Bertie Albrecht, quand on a connu l'une et l'autre, quand on se souvient de l'importance de celle-ci, de son charisme, de ses responsabilités à la direction de la Résistance, de son talent infatigable et de la parfaite droiture de son parcours."
J'ajouterai que Mireille, la fille de Bertie Albrecht, se bat depuis des années pour que la mémoire de sa mère reste vivante et aussi afin de connaître les conditions précises et les responsabilités dans la trahison et la mort de Bertie Albrecht.
Bien cordialement,
René Claude |