Bonsoir,
Toujours à la suite de la note française du 14 juillet, Ribbentrop, Ministre des Affaires étrangères, adresse un message plutôt sec à Otto Abetz :
******************* Instruction pour l'Ambassadeur Abetz du 23-7-1941
1°) Il faut communiquer verbalement au Gouvernement français que le Ministre des Affaires Etrangères du Reich a pris connaissance, avec grand étonnement, de la note française du 14 juillet, qui équivaut à une tentative française de supprimer l'état d'armistice et de provoquer un déplacement total de la situation politique entre l'Allemagne et la France. Il ne se considère pas à même de prendre officiellement connaissance de cette note ou de la soumettre au Führer.
2°) Toutes les négociations pendantes pour l'instant avec les Français comme, par exemple, celles sur Bizerte, Dakar, etc., doivent être suspendues; ces questions doivent être traitées de façon dilatoire.
3°) Toutes les concessions promises aux Français en contre-partie du ravitaillement via Bizerte doivent ne pas être rendues effectives. Les négociations sur d'autres points, comme par exemple sur la question des frais d'occupation, doivent être traitées de façon dilatoire.
4°) L'Ambassadeur Abetz est personnellement responsable devant moi de l'observation rigoureuse de cette instruction. Il aura soin de veiller à ce qu'il ne soit anticipé, en aucune façon, sur cette instruction politique par d'éventuelles négociations au sein de la Commission d'armistice ou par des Délégués du Commandement en Chef de la Wehrmacht à Paris ou ailleurs. S'il devait constater, par un moyen quelconque, de telles tendances, il devrait m'en rendre compte immédiatement.
Cette instruction qui a été fixée après que la question eût été débattue entre le Führer et le Ministre des Affaires Etrangères du Reich, reste valable jusqu'au moment où je donnerai moi-même, le cas échéant, d'autres instructions à l'Ambassadeur Abetz.
Signé : RIBBENTROP. Bien cordialement,
Francis. |