Je remercie Francis Deleu (auquel je souhaite bonne lecture un jour ou l'autre - je pense également qu'il est de bonne politique d'enrayer la dynamique de fermeture des librairies traditionnelles qui, dit-on, touche gravement la France) de la mise en valeur de la correspondance entre l'ambassadeur Abetz et son ministre Ribbentrop en lien direct avec l'offre du 14 juillet 1941.
Ces très importants documents ont naturellement été exploités et mis en lien avec d'autres archives dans l'ouvrage. Ribbentrop, qui ne mâchait pas ses mots, évoqua la "naïve tentative de chantage" des Français destinée à annuler l’armistice, et adressa ses instructions à Abetz sur un ton sec pour le moins, pour ne pas dire menaçant. Au retour de Laval, en avril 1942, Ribbentrop marquera à Ciano que c'est "par les oreilles" qu'il fallait retenir Abetz pour le détourner de "galoper dans le domaine utopique de la collaboration". Evidemment Abetz n'avait-il d'autre choix que celui de suivre à la lettre les injonctions de son ministre, sauf coup de chaud soufflé par Hitler lui-même comme le note François Delpla - je pense ici bien sûr à l'offre "fantôme" de janvier 1942 - (cf. Darlan, p. 173, 177, 207-12, 238). |