L'offre du 14 juillet 1941 : version Abetz - Darlan - forum "Livres de guerre"
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Edition du 02 avril 2015 à 10h39

Darlan / Bernard Costagliola

En réponse à -6 -5 -4 -3 -2
-1Grincheux peut-être mais pas confuseur ! de Emmanuel de Chambost

L'offre du 14 juillet 1941 : version Abetz de Francis Deleu le mercredi 01 avril 2015 à 21h42

Bonsoir,

Suivant avec beaucoup d'intérêt les échanges, je me fais un devoir d'y ajouter ma touche personnelle en publiant des documents dont j'ignore s'ils sont repris dans le livre de Bernard Costagliola. [*]
Ci-dessous, le rapport d'Otto Abetz en réaction à l'offre de Vichy du 14 juillet :

********************
Rapport du 15-7-1941

Les points de vue suivants peuvent être pris concernant la note verbale française du 14 juillet 1941 :

1°) Le Gouvernement du Reich et le Commandement en Chef de la Wehrmacht voient dans l'ajournement des transports de ravitaillement via Bizerte une rupture du Protocole de Paris du 28 mai : ils annulent les concessions allemandes convenues dans ce Protocole et se refusent, à l'avenir, à entrer en pourparlers avec le Gouvernement français sur des questions dépassant le cadre de la Convention d'Armistice.
L'Ambassade d'Allemagne à Paris reçoit l'ordre de refuser la note verbale, son texte étant inacceptable.

2°) Le Gouvernement du Reich déclare ne pouvoir donner une réponse sur la possibilité des pourparlers demandés par note verbale qu'au moment où le Gouvernement français aura fixé la date de la mise en route des transports de ravitaillement via Bizerte. Le Commandement en Chef de la Wehrmacht suspendra les contre-parties allemandes qui ont été accordées jusqu'au moment où cette date sera fixée.

3°) Le Gouvernement du Reich déclare possible un entretien politique dans la forme demandées par le Gouvernement français, mais seulement auprès du Commandement en Chef de la Wehrmacht aura obtenu entière satisfaction en ce qui concerne les transports de ravitaillement via Bizerte.

En droit. La question des transports de ravitaillement via Bizerte se présente ainsi : dans le Protocole additionnel du 28 mai, le Gouvernement français a déclaré ne pouvoir fournir les prestations que l'on attend de lui en Afrique du Nord et en Afrique Occidentale, que lorsqu'il réunira toutes le conditions préalables, politiques et militaires, nécessaires en ce qui concerne toutes les conséquences qui pourraient en résulter.

Il s'est toutefois déclaré prêt, dans ce même Protocole additionnel, à assumer immédiatement le risque militaire concernant Bizerte, en raison des possibilités de défense plus favorables en Afrique du Nord qu'en Afrique Occidentale.

Il existait, de ce fait, une obligation allemande, dont les détails, quant à la date et au contenu, n'étaient pas fixés, d'accorder également à la France des contre-parties politiques et économiques pour l'aide apportée à l'effort de guerre allemand en Lybie, alors que le Gouvernement français devait immédiatement donner suite à ses obligations militaires.

En ce qui concerne les contre-parties allemandes dans le secteur de négociation de l'Afrique du Nord, je fis, au début de juin, quelques propositions parmi lesquelles furent retenues celles touchant la libération des prisonniers de guerre, anciens combattants de 1914-18, et les facilités d'entrée en zone interdite accordées aux fonctionnaires et chefs d'entreprise indispensables du point de vue administratif et économique.

Les prestations françaises en vue d'aider l'effort de guerre allemand en Libye se composaient de fournitures de camions, de la cession de pièces et de munitions prélevées sur l'Afrique du Nord, et de l'affrètement et du convoyage des transports de ravitaillement allemands sur mer, ainsi que leur transbordement à Bizerte. La première et la deuxième des prestations ont déjà été fournies.

Du point de vue psychologique, l'attitude du Gouvernement français s'explique par le choc qu'il a reçu en apprenant la perte de la Syrie et l'agression américaine contre l'Islande, choc qui lui a fait craindre que les transports de ravitaillement via Bizerte, qui ne peuvent être tenus secrets, ne déclenchent des attaques anglaises et américaines sur l'Afrique Occidentale.

Etant donné que le Gouvernement du Reich n'a pas fait de déclaration, malgré les demandes françaises répétées, sur le maintien ultérieur à la France de la Syrie, et du fait que les contre-parties allemandes aux prestations préalables française en Syrie n'ont été accordées qu'avec hésitation et après de longues résistances, Darlan craint que même les plus grands sacrifices français consentis dans une guerre - qu'il continue à désirer comme par le passé - entre la France et l'Angleterre, ne changeraient pas radicalement les relations franco-allemandes. Sans anticiper sur le traité de paix, il désire, par conséquent, avoir en main quelques avantages palpables avant d'exposer d'autres possessions d'Outre-Mer et sa flotte aux dangers qui se sont révélés en Syrie.

Du point de vue politique, il y a lieu de faire remarquer que, dans le cas de la première des prises de position mentionnées ci-dessus, il est à supposer que Darlan et les Ministres qui le touchent de près démissionneront, parce que leur tentative de collaboration avec l'Allemagne a échoué et conduit à la perte de la Syrie.

La troisième des prises de position mentionnées ci-dessus présente le danger que le Gouvernement français pourrait croire que l'Allemagne attribue un grand intérêt à l'aide armée française, ce qui mènerait à des tentatives d'extorsion continuelles.

Il me semble que la seconde des prises de position proposées est la plus recommandables, à savoir que le Gouvernement du Reich ne précise pas s'il est disposé à entrer en pourparlers avec la France, et qu'il réserve sa décision pour le moment où le Gouvernement français aura observé la Convention sur Bizerte.

signé : ABETZ.
********************

Bien cordialement,
Francis.

[*] Je n'ai pas encore trouvé l'occasion d'acquérir l'ouvrage. Je suis du même avis qu'Emmanuel et rechigne d'acquérir des livres autrement que chez des libraires traditionnels. Mais, résidant en région flamande, je suis contraint de me rendre à Bruxelles pour satisfaire mes goûts de lecture d'ouvrages en langue française.

*** / ***

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