Tout d'abord, une petite mise au point : si j'ai vécu dix-sept ans au Canada anglophone, puis francophone, où j'ai créé mon site Internet à Montréal (Québec) en 1995, je suis revenu en France dans ma ville natale d'Annecy (Haute-Savoie) en 2000.
Ensuite, pour ce qui concerne notre débat, je suis bien d'accord avec vous sur ce qu'un journaliste peut parfois vous pousser à dire lors d'une interview, ou sur les titres quelquefois sensationnels qu'il peut tirer de vos propos.
Néanmoins, les déclarations dont je parle ont bien été faites par Claude Barbier à la presse française. Par exemple, on trouve cette déclaration de Barbier dans Le Point.fr du 19 mars 2012 (source AFP) : « On écrit depuis 67 ans que c'est pour recevoir des parachutages [d'armes par les Alliés] à Glières que les maquisards rejoignent le plateau. Dit ainsi, cela est faux.. La raison première pour laquelle on rejoint Glières, c'est pour s'y cacher.»
Permettez-moi, à ce propos, de citer le général (CR) Jean-René Bachelet, président de l'Association des Glières, que j'approuve totalement sur ce point lorsqu'il déclare à La voix des Allobroges le 14 mars 2014 :
"[…] le choix des mots n'est pas innocent. Entre dire échapper au STO et se cacher, il y a une différence. Et qu'ils [les réfractaires] aient voulu échapper au STO, on ne peut que s'en féliciter. Ensuite, on est dans une dynamique. Il peut y avoir aussi la passion de la liberté qui se cache derrière, même si on ne prononce pas de grands mots."
Ainsi, à la fin de son carnet de route écrit dans son refuge de Montremont (au-dessus de Thônes) en avril 1944, c'est-à-dire juste après les Glières, mon père écrit : "[...] Finalement, nous voici tous de nouveau réunis à Montremont en attendant le calme et en espérant que ce cauchemar de bête traquée se terminera bien vite. L'histoire du plateau des Glières est finie, malheureusement pour de nombreux camarades qui n'auront pas le bonheur de revoir les êtres chers ni cette liberté que chacun désire de tout coeur."
(C'est moi qui souligne.)
Restons-en au livre si vous voulez, mais ne lit-on pas sur la quatrième de couverture : "Les archives enfin disponibles permettent d'éclairer sous un jour neuf cet épisode et de remanier la trame légendaire [...]."
Quelles nouvelles archives ? Il n'y a pas de nouvelles archives sur les combats du 26 mars 1944 aux Glières.
Quel jour neuf ? L'essentiel a été dit par Amouroux en 1985 sur les pertes allemandes, par Dalotel en 1992 sur les pertes des maquisards et le combat de Monthiévret contre les Allemands, et, plus modestement, mais précisément, par moi-même sur mon site à partir de 1996…
Si Barbier ne dit pas autre chose, c'est la quatrième de couverture présentant son livre qui le dit pour lui ! |