Je n'ai pas lu le bouquin de Van Creveld (il faut que je comble cette lacune) et je n'en connais que des extraits par l'intermédiaire d'autres auteurs. Il apparaîtrait néanmoins que la prétendue approbation des Allemands, qui fait suite à la visite de Ribbentrop à Rome, n'ait été qu'une interprétation toute "mussolinienne" des paroles du ministre, comme l'indique, entre autres, McGregor Knox (citant Schramm-von Thadden). L' Allemand n'aurait finalement que garanti (à nouveau) le respect de la "zone d'influence" italienne dans la région tout en "réaffirmant le veto du mois d'août" (Knox, Mussolini unleashed 1939-1941, Cambridge University Press, 1982. Note 3 p. 342). La stratégie de la "guerre parallèle" de son allié n'enchantait pas spécialement Hitler, mais il n'y trouvait rien à redire tant que la victoire était au bout du fusil (c'est-à-dire les quelques semaines de succès italiens en septembre 40). Je doute fort qu'un condominium avec l'Italie fasciste, certainement affirmé et réaffirmé lors de nombreux colloques et entrevues, ait véritablement fait partie des plans d'Hitler (à l'instar de l'invasion de la GB). La "race latine", ne l'oublions pas, ne représente que peu de choses. L'idée d'une invasion de l'Italie, très tôt, ne lui a pas été étrangère, et rappelons-nous que Mussolini a toujours craint cette menace potentielle, tant et si bien que, longtemps, ont été menés des travaux de fortifications du "vallo alpino del Littorio" à la frontière avec le Reich. Ceux-ci n'ont pris fin que sur sollicitation indignée des Allemands (comme le rapporte Mario Roatta dans ses mémoires). |