eh bien chers amis des deux bords, je trouve votre débat un rien binaire !
Sans connaître Creveld j'ai dans le Montoire (1996) rompu des lances contre le mythe d'un Hitler mis devant le fait accompli et fonçant à Florence pour tenter de stopper les choses (il suppose en particulier que la lettre de Musso annonçant l'attaque ait mis plusieurs jours à arriver à destination, plusieurs auteurs écrivant sans rire que c'est parce que Hitler était en voyage. Il y a tellement de choses à penser quand on part, on peut bien oublier une fois de faire suivre le courrier !!!).
Cependant, je vois mal Hitler faire grief à Mussolini, jusque dans ses écrits testamentaires de 1945, de cette attaque contre la Grèce censée avoir fichu par terre, entre autres, Barbarossa, et expliquer intégralement ou presque les revers de l'Axe, si le feu avait été aussi ouvertement vert, et Mussolini, dans ce cas, fermer sa gueule avec abnégation, y compris en petit comité.
Musso a dû dire qu'il n'était pas sûr (la preuve, il écrit quand c'est sûr) et Hitler appeler à la prudence, sans veto ferme... De même, s'il ne pose à aucun moment de veto, il fait semblant d'avoir voulu le faire par le minutage de son embardée vers Florence.
De ce point de vue il ne faut pas oublier la conjoncture espagnole de l'heure : Hitler fait semblant de vouloir Gibraltar et fait mine d'être sur le point de demander à Franco son entrée en guerre; or l'affaire grecque déplace le pendule vers l'est et Franco ne peut que faire la gueule -c'est d'ailleurs cela, sans doute, qui refroidit d'un coup le belliciste assez empressé d'Hendaye (contrairement à ce qu'il racontera pendant les 37 années suivantes... en cachant le texte de la conversation que Zapatero nous DOIT aujourd'hui !). |