Pour les Allemands, c'était un prétexte... - Le Fantôme de Staline - forum "Livres de guerre"
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Edition du 27 octobre 2009 à 15h33

Le Fantôme de Staline / Vladimir Fédorovski

En réponse à -6 -5 -4 -3 -2
-1Les Conventions de Genève de Christian Favre

Pour les Allemands, c'était un prétexte... de Nicolas Bernard le mardi 27 octobre 2009 à 15h26

En fait, l'Union soviétique, quoique n'ayant pas signé la Convention de Genève, était visiblement désireuse de l'appliquer au cas de ses prisonniers de guerre, et avait émis une note en ce sens en juillet 1941 à destination des Allemands, qui ont rejeté cette offre.

A mon avis, cette initiative russe répondait à deux finalités : d'une part, ouvrir éventuellement la voie à des négociations d'ordre plus global avec l'Allemagne, comprenant des concessions territoriales à l'envahisseur ; d'autre part, éviter de faire subir aux Soviétiques capturés un sort peu enviable pour éviter l'aggravation des pertes démographiques du pays. A la même époque en effet, le Kremlin n'ignore pas que les commissaires politiques de l'Armée rouge sont systématiquement éliminés, et que les prisonniers de guerre soviétiques sont parqués dans des camps insalubres.

A ce titre, et s'agissant de votre affirmation selon laquelle "les prisonniers Russes furent terriblement maltraités en Allemagne ce qui ne pouvait qu'engendrer des represailles à l'encontre des prisonniers Allemands en URSS", je voudrais éclaircir deux points :

1) Je serai plus catégorique encore sur le traitement des prisonniers de guerre soviétiques par les Allemands : il s'agit en réalité, dans les premiers mois du conflit, d'un véritable assassinat (programmé avant la campagne), par famine, malnutrition, épidémies, à la fois pour saigner les peuples soviétiques et pour assurer le ravitaillement de la Wehrmacht, qui vit totalement sur l'habitant. A l'automne 1941, les Allemands opèrent d'ailleurs une distinction entre aptes et inaptes au travail forcé, les premiers se voyant attribuer progressivement (et de manière franchement erratique) une nourriture vaguement plus fournie que les seconds, condamnés à mourir de faim.

2) Il n'y a pas de politique de représailles à l'encontre des prisonniers de guerre axistes en U.R.S.S. : les représailles, consécutives à l'agression du 22 juin 1941, et aux atrocités allemandes à l'encontre des prisonniers et de la population, sont davantage le fait d'unités soviétiques prises dans le feu des combat ou acculées à la retraite. Les autorités soviétiques sont, sur ce point, prisonnières d'un dilemme : traiter les captifs axistes aussi bien que leur permettent leurs moyens alimentaires et logistiques (franchement catastrophiques, ce d'autant que les camps du GUPVI tombent l'un après l'autre aux mains de l'envahisseur), et parallèlement stimuler l'ardeur combative des soldats et des civils en lançant des mots d'ordre extrêmement durs et meurtriers à l'égard des "germano-fascistes", ce d'autant que se pose la problématique historiographique de la discipline militaire dans l'Armée rouge. D'où une politique équivoque, parfois improvisée, et qui se renouvellera dans le cas des viols massifs perpétrés par l'armée soviétique lors de sa conquête de l'Europe orientale en 1944-1945.

Il n'en demeure pas moins que Hitler, en rejetant le 25 août 1941 la proposition soviétique de traiter convenablement les prisonniers de guerre des deux camps, et compte tenu de son propre Vernichtungskrieg (guerre d'extermination) en U.R.S.S., pouvait s'attendre - et à mon avis, s'attendait - à ce que les prisonniers allemands en paient, d'une manière ou d'une autre, le prix. En sacrifiant ces prisonniers, il pouvait justifier a posteriori une stratégie criminelle en réalité prévue avant le déclenchement de Barbarossa.

Au cours du second semestre 1941 en effet, Hitler va légitimer la radicalisation de ses mesures antisémites (extermination des Juifs soviétiques, puis de tous les Juifs) à partir de prétextes tirés du comportement de l'adversaire : exactions soviétiques contre les prisonniers allemands, mais aussi déportation des Allemands de la Volga, guerre des partisans. Cette dernière est en fait considérablement exagérée, et ne prendra une ampleur véritable que l'année suivante, mais autorisera entre-temps des rafles massives, et des fusillades systématiques de Juifs soviétiques par les S.S. et par l'armée, les Juifs étant présentés comme les initiateurs et les bénéficiaires de la levée des "bandes terroristes"...

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