...vous faire un cours sur la manière dont Hitler accède au pouvoir. Il le fait le plus légalement du monde, suite à des élections législatives qui font du NSDAP la première force politique du pays sans que celle-ci n'obtienne pour autant la majorité absolue des suffrages. L'armée ne joue aucun rôle dans tout cela. Que Hitler ait reçu le soutien d'industriels est un autre sujet.
Vous écrivez : "Il soutient (Hitler) donc la théorie du "coup de poignard dans le dos". Il clame qu'il veut annuler le Traité de Versailles et réarmer. Voilà un langage que les militaires aiment".
Sous-entendu, Hitler courtise l'armée et fait preuve d'opportunisme en lui tenant le discours qu'elle souhaite entendre. C'est ridicule, si Hitler parle du coup de poignard dans le dos, c'est tout simplement parce qu'il y croit. Quant à l'opposition au Diktat de Versailles, elle n'est pas que le fait des militaires ou des nationalistes. Elle est générale. Tous les partis, de gauche et de droite, (sauf l'extrême gauche) sont horrifiés par les conditions imposées à leur pays et tentent de les limiter autant que possible. Quant au réarmement allemand, il commence sous Weimar dont les objectifs en matière de politique étrangère et de reconquête de la souveraineté du pays sont dailleurs fort proches de ceux de Hitler.
Vous poursuivez : "Lorsqu'il prend le pouvoir en 1933, les premiers gestes d'Hitler dont contre ceux-là même qui risquent d'empêcher les militaires de regagner leurs privilèges : Les communistes, les socilaistes et les syndicalistes".
Là encore, contrairement à ce que vous laissez entendre, Hitler ne s'en prend pas aux communistes et autres parce que ceux-ci s'opposent à la reconquête par les militaires de leurs "privilèges" mais beaucoup plus simplement parce ces forces politiques sont un danger pour le nouveau régime.
Hitler se fiche finalement pas mal de l'armée qui n'est qu'un instrument au service de la politique qu'il entend mener. Le divorce ou la mésentente avec les chefs de l'armée, en particulier ceux de l'armée de Terre, est d'ailleurs aussi précoce que profond.
Loin de renforcer les "privilèges" des militaires, Hitler révolutionne littéralement l'armée et la met véritablement au pas en instituant le serment de fidélité, en imposant la primauté du politique sur le grand état-major pour les questions militaires, en prenant la tête de la nouvelle Wehrmacht dont la physionomie change avec l'afflux d'hommes issus des organisations nationales-socialistes.
Loin d'être accueillie avec joie, la politique du Führer heurte au contraire profondément les chefs de la Heer qui assez rapidement basculent dans une hostilité très nette à l'égard du régime. Dès 1938, l'hostilité est telle que les principaux cadres de l'armée de Terre souhaitent renverser Hitler au moyen d'un coup d'Etat. |