Enfin, rappelons que les Conférences de Yalta et de Postdam furent précédées d'une réunion, à Téhéran, du 28 novembre au 1er décembre 1943, entre Roosevelt, Churchill et Staline. Les bases des conférences qui suivirent y furent posées : La Conférence de Téhéran
mais entre-temps, vu les développements de la situation et surtout après le succès d'Overlord, Churchill a réclamé dans le désert un nouveau Téhéran et, faute de l'obtenir, a payé de sa personne en se rendant à Québec (voir Roosevelt et aussi, hélas, Morgenthau à qui il s'est cru obligé d'emboîter provisoirement le pas) en septembre 44, puis à Moscou en octobre (où l'accord dit des pourcentages représente tout bonnement le premier consentement de Roosevelt, partie prenante par son ambassadeur, à l'idée de "zones d'influence" tempérant les "élections libres" après la guerre).
Eh oui il y eut bien sacrifice par l'Occident des Roumains et des Bulgares sinon encore des Polonais (glissés vers l'ouest à Téhéran mais non encore stalinisés au forceps) -et sacrifice concomitant de l'anticolonialisme intégriste de Roosevelt : l'idée même de zones d'influence aidait bien Churchill à espérer sauver un grand bout de son empire à l'exclusion de l'Inde déjà perdue.
Mais s'il n'y avait pas eu ces sacrifices, si la "capitulation sans condition" prévue pour l'Allemagne s'était doublée d'une menace de communisation de l'Europe sans limites précises (tout le monde pensait à l'Espagne ainsi qu'à l'Italie, de Gaulle ayant déjà, en cet octobre, fait taire les appréhensions concernant la France), Hitler avait beau jeu de s'inscrire en fer de lance d'un front des bourgeoisies apeurées.
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