*** Les historiens garderont leurs distances *** ajoute François.
Je dirais que les soviétologues gardaient leurs distances jusqu'à l'ouverture des archives. Ainsi, Nicolas Werth se gardait de qualifier la famine ukrainienne de génocide avant de prendre position. Nous en avons fait part ici : La famine ukrainienne.
Nous sommes d'accord, j'espère, sur le fait que les mythes nationaux (ou de parti, d'Etat, de groupe religieux, etc.) sont antinomiques de l'histoire... dussent leurs chemins se croiser de loin en loin.
Toute la zone ex-soviétique, aujourd'hui, est en proie à des délires anti-historiques divers et variés. Des nations entières jouent leur va-tout sur le meurtre de Sikorski par Staline, ou le fait que l'armée géorgienne n'ait pas tiré la première en août 2008. Quant à la puissance russe, elle essaye de se refaire en refécondant une sélection orientée de mythes staliniens.
Ce spectacle apporte beaucoup à l'historien, à condition de ne rien prendre au premier degré.
Quant au moraliste, qui n'est pas l'historien, mais alors absolument pas du tout, il a aussi sa place à tenir. Par exemple celui qui dirige une grande église censée exhorter les hommes à cohabiter en paix. Eh bien celui-là, il devrait attendre pour causer que les lampions des fêtes nationalistes soient un peu refroidis. |