... il faut se préoccuper des faits. Et de celui-ci, tellement massif qu'il commence à ne plus pouvoir être contourné aisément : le traitement soigneux du prisonnier, pendant 4h, par le capitaine Selvester, exclut qu'il ait pu avoir en bouche une ampoule de cyanure de dimension courante. D'où, du lendemain du décès jusqu'aujourd'hui inclus, une floraison de dissimulations et de peu rigoureuses arguties : rôle et témoignage de Selvester marginalisés, ampoule rebaptisée "capsule", bien plus petite que la normale, tellement solide qu'on se demande si c'est bien raisonnable pour un instrument destiné à un suicide urgent, transformation du fait que Selvester ne dit pas qu'il exclut la présence de l'ampoule en sa certitude de son absence, possiblité qu'elle soit dans l'anus et revienne opportunément à l'autre bout du tube, etc., etc.
Je n'ai moi-même engagé le débat sur les mobiles possibles qu'afin de montrer que leur absence ne saurait être invoquée pour clore ce même débat.
L'essentiel, ce sont les faits : le stationnement de cette ampoule dans cette bouche tout ce temps est puissamment invraisemblable, mais néanmoins présenté comme certain. Ce qui l'est, en revanche, c'est la fouille à corps ordonnée par Selvester, qui exclut tout autre mode de conservation de l'objet par son propriétaire. |