Bonjour,
Je souhaite en effet la victoire de l'Angleterre" écrit il en mai 1941 et il dévoile l'espoir de Darlan : "je n'ai aucune confiance dans la générosité de nos vainqueurs, même quand ils envisagent la constitution, autour de la flotte française dont vous êtes le Chef, d'une puissante marine européenne". (de La Laurencie)
Au premier abord, cette lettre du général de La Laurencie étonne ! En réalité, elle est moins étonnante qu'il n'y paraît ! Si l'amiral Darlan s'est engagé à ne jamais livrer
sa Flotte, il aurait sans doute tenu parole. Mais Darlan voyait plus loin. Convaincu de la victoire de l'Allemagne, il se voyait, comme l'indique de La Laurencie, à la tête des flottes combinées des puissances de l'Axe "
l'espoir de cet ambitieux d'une marine "internationale" dont il serait le grand amiral en chef". Dans ses "
Mémoires", Fernand de Brinon ne suggère rien d'autres.
Les Britanniques n'étaient sans doute pas dupes des ambitions de Darlan. L'amiral Alexis Wassilieff, pourtant thuriféraire de son premier patron, relate l'entrevue du 19 juin 1940, à Bordeaux, entre l'amiral Dudley Pound, Alexander (Premier lord de l'Amirauté soit ministre de la Marine britannique) et l'amiral Darlan. Ce dernier donne sa parole d'honneur aux Britanniques que jamais un bâtiment de guerre français ne sera livré aux Allemands.
Dudley Pound, à l'issue de l'entretien, affirme que Darlan est loyal et qu'il faut lui faire confiance. Par contre, Alexander est sceptique. Selon lui Darlan est un "
twister" (un faux-jeton ou un arnaqueur).
"De toute façon, dit-il, la meilleure place pour la flotte française, c'est au fond de la mer".
Bien cordialement,
Francis.