Bonsoir,
Petite chronologie pour les Ldégistes qui attendent le 24 décembre prochain pour trouver le dico "
De Gaulle" au pied du sapin de Noël :
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20 juin 1940 : envoi d'un télégramme à Londres intimant l'ordre au général de Gaulle de revenir en France.
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22 juin : annulation de la promotion au grade de général de brigade à titre temporaire.
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23 juin : le président Lebrun met le "colonel" de Gaulle à la retraite d'office.
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26 juin : ...
les généraux chargés de composer le TMP (Tribunal militaire permanent) de Toulouse sont désignés et priés de venir siéger "en tenue de campagne et casque". (citation Claire Andrieu)
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3 juillet : De Gaulle accuse réception d'une communication du représentant de Vichy à Londres (de Castelllane):
"Le général de brigade de Gaulle (Charles, André, Joseph, Marie) est informé qu'il est renvoyé devant le tribunal militaire de la 17e région pour crimes de refus d'obéissance en présence de l'ennemi et délit d'excitation de militaires à la désobéissance. Il doit se constituer en état d'arrestation"
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De Gaulle aurait dit, non sans mépris, en présence de Hettier de Boislambert : "
Je me croyais rayé des cadres de l'armée".
La réponse de De Gaulle à de Castellane :
"Je vous retourne ci-joint le document que vous m'avez adressé. Je vous serais obligé de faire savoir à ceux qui vous ont chargé de leur communication qu'elle ne présente à mes yeux aucune espèce d'intérêt"
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3 juillet:
Mers el-Kébir
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4 juillet : prononcé du jugement de condamnation : 4 ans d'emprisonnement et 100 francs d'amende.
Le commissaire du gouvernement se pourvoit aussitôt en cassation mais le pourvoi est rejeté.
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entre le 4 juillet et le 2 août, citons Claire Andrieu :
Ce sont d'autres chefs d'accusation, présentés cette fois au TMP de Clermont-Ferrand, qui permettent, un mois plus tard, de condamner de Gaulle à la peine capitale. Il est alors accusé de « trahison », « d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat », et de « désertion à l'étranger, en temps de guerre, sur un territoire en état de guerre et de siège ». Le 2 août, le jugement le reconnaît coupable d'avoir « entretenu des intelligences avec une puissance étrangère, en l'espèce l'Angleterre », « provoqué des militaires et des marins à passer au service d'une puissance étrangère », « exposé des Français à subir des représailles, notamment en prononçant des allocutions radiodiffusées de nature à persuader les ennemis que les clauses de l'armistice n'étaient pas ou ne seraient pas observées », « déserté à l'étranger en temps de guerre sur un territoire en état de guerre et de siège ». En revanche, les juges répondent « non » à la question de savoir si de Gaulle a voulu « engager [l' Angleterre] à entreprendre des hostilités contre la France »
Il est finalement condamné, à la majorité de cinq voix sur sept, à la peine de mort, à la dégradation militaire et à la confiscation de ses biens.
Bien cordialement,
Francis.