Vichy : le ridicule au déshonneur - Ce que savaient les Alliés - forum "Livres de guerre"
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Ce que savaient les Alliés / Christian Destremau

 

Vichy : le ridicule au déshonneur de René CLAUDE le vendredi 31 août 2007 à 10h31

Dans le chapitre intitulé "Double jeu" à Vichy et Empire français, C. Destremau revient, avec des éléments nouveaux, sur la politique de l'Etat de Pétain au lendemain de Pearl Harbor. Après l'attaque japonaise, les Alliés avaient bien sûr le besoin urgent de connaitre la ligne de Vichy à propos de l'entrée des USA dans la guerre. Le gouvernement de Pétain était-il prêt à entrer en guerre aux côtés des Allemands ? Ou n'allait-il "que" rompre ses relations diplomatiques avec Washington ? Après ses recherches dans les archives britanniques, il peut écrire :
En fait, l'étude des interceptions des messages allemands réalisés par les services de renseignements britanniques nous permet d'apporter un éclairage totalement inédit : les dirigeants de Vichy auraient été au contraire tout prêts à obtempérer sans résistance et sans contrepartie si les Allemands avaient simplement demandé la rupture des relations. En effet, le 11 décembre 1941, à 17h22 GMT, un fonctionnaire allemand adressa de Vichy le message suivant au quartier général du RSHA, à Berlin :
"De Chalvron, chef adjoint du cabinet de Pétain, et représentant du ministère des Affaires étrangères au cabinet du maréchal, m'a dit que, si l'Allemagne le souhaitait, le gouvernement français romprait ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis au moment du déclenchement de la guerre entre l'Allemagne et les Etats-Unis. Les Français ne rompraient pas les relations si un tel souhait ne leur était pas communiqué. Veuillez passer immédiatement cette information à l'Auswärtiges Amt. (Affaires étrangères)"


On rappelle que c'est ce même 11 décembre à 16h que Hitler a prononcé son discours au Reichstag dans lequel il déclara la guerre aux Etats-Unis.

C. Destremau remarque ensuite :
L'empressement de Vichy montrait une nouvelle fois une volonté de tenter d'anticiper ou même devancer ce qui paraissait inévitable. Il ne semble pas que les dirigeants de Vichy aient envisagé de demander une quelconque contrepartie en échange de cette rupture des relations diplomatiques. Mais l'Etat français ne tient pas la même ligne - le même discours plutôt - face aux Allemands que celle/celui tenu(e) par Pétain et Darlan devant l'ambassadeur américain (Leahy).
Destremau :
Dans le premier cas, Vichy s'adressait à l'Allemagne en disant que les realtions seraient rompues si le Reich en exprimait seulement le souhait; face à l'ambassadeur des Etats-Unis, Pétain et Darlan évoquaient le risque d'un ultimatum auquel il serait impossible de résister. Or l'idée même d'un ultimatum implique une certaine résistance préalable de la partie à laquelle il s'adresse. Il y a là une sorte de contradiction constante dans la diplomatie de Vichy et dans la manière de présenter les pressions exercées par l'Axe.

On sait que Hitler ne souhaitait pas l'entrée en guerre de la France de Pétain alliée à l'Axe, car une telle alliance impliquait un réarmement de la France. Mais C. Destemau s'étonne que le Führer n'ait pas exigé simplement la rupture diplomatique avec les Etats-Unis, puisque Vichy semblait tout prêt à prendre une telle mesure sans contrepartie ou concession nazie. Mais le Reich ne demanda rien alors que Vichy avait déjà annoncé par radio le départ de Leahy ! Et l'auteur d'ajouter : Par son empressement à satisfaire avec la plus grande célérité les désirs des Allemands, l'Etat français s'était une fois de plus déshonoré aux yeux des Britanniqques. En n'obtenant pas la moindre réponse de la part du Reich, Vichy avait ajouté le ridicule au déshonneur.
(p. 117-119)

RC

Note : C. Destremau a lu le dossier déclassifié en 2005 d'un agent d'influence nazi très efficace à Vichy dans l'entourage de Pétain et de ses ministres. Il s'agit de Hans Reiche, un Untersturmführer qui, sous couverture d'agence de presse et malgré son grade peu élevé était un agent nazi de renseignement et d'influence dépendant directement de l'Amt VI du RSHA, donc de Heydrich et de Himmler. On sait que Reiche établit des contacts avec Laval dès l'hiver 1940-41 et qu'il parvint aussi ensuite à devenir le confident de Flandin et de Pucheu. Cet homme est la preuve des liens très tôt tissés entre Laval et Himmler, raison pour laquelle Reiche ne fut pas cité lors du procès de Laval. C'est ce même Reiche qui informa Darlan et Dentz, présent ce jour là, que Hitler avait apprécié la façon dont l'ex-haut-commissaire en Syrie avait commandé les troupes vichystes face aux troupes du Commonwealth et celles de la France libre. Cette satisfaction nazie fut connue par une annonce de la radio nationale suisse à la suite d'une fuite de Vichy. Le satisfecit de Hitler aurait du rester secret. L'affaire mit l'Etat de Pétain dans l'embarras.

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