le Glossaire de Francis a trouvé : Alliance (Réseau) - Résistance (France) |
- | Fondé en octobre 1940 par Georges Loustaunau-Lacau. Arrêté ainsi qu'une grande partie de son Etat-major, Meric (Marie-Madeleine Fourcade) prend la tête du réseau. Le réseau Alliance est directement rattaché à l'IS (Intelligence Service) britannique.
Le 2 septembre 1944, 108 membres d'Alliance sont massacrés par les SS au camp de Struthof .
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- | Terme allemand désignant une subdivision administrative (division, office, bureau, service..) dans une organisation.
Ämter au pluriel.
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Darlan (François) - France |
- | (1881-1942) Commandant d'une batterie de canonniers marins pendant le Première Guerre mondiale, François Darlan est nommé en 1926, directeur du cabinet de Georges Leygues, ministre de la Marine. Il s'y consacra déjà à la rénovation de la flotte. En 1934, il reçoit le commandement de l'escadre de l'Atlantique; en 1936, chef d'état-major général de la Marine; en 1938, amiral de la flotte.
En juin 1940, il entre dans le gouvernement de Pétain comme Ministre de la Marine. En décembre 40, à la suite du renvoi de Laval, il est nommé vice-président du Conseil et est considéré comme le dauphin du Maréchal Pétain.
Présent à Alger, en novembre 42, lors du débarquement américain en AFN, Darlan se rallie à la cause alliée après s'y être opposé quelques jours. Il sera assassiné le 24 décembre suivant par le jeune Bonnier de la Chapelle.
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Flandin (Pierre-Etienne) - France |
- | (1889-1958) Pierre-Étienne Flandin occupe le portefeuille des Affaires étrangères du 14 décembre 1940 au 9 février 1941. En mars 1938, lors de l'Anschluss, il s'opposa à toute intervention en faveur de l'Autriche. Après Munich, il avait adressé à Hitler un télégramme de félicitations, ce qui provoqua, notamment, la scission de son propre parti, l'Alliance démocratique. Pendant la drôle de guerre, il a fait partie du Comité de liaison parlementaire pour la défense de la paix. Il vota les pleins pouvoirs à Pétain. En octobre 1942, il passera en Algérie. Arrêté en décembre 1944, il sera condamné en juillet 1946 à cinq ans de dégradation nationale, peine relevée aussitôt.
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France Libre - France libre |
- | Mouvement politique et militaire, créé en juin 1940 par le Général Charles de Gaulle. Déniant toute légitimité au Maréchal Pétain, elle s'opposera militairement à ses forces pour obtenir le ralliement partiel de "l'Empire". En 41 et 42 elle fut la seule force militaire française présente sur les champs de bataille aux cotés des Britanniques . Ensuite son autorité fut acceptée par les mouvements de résistance intérieurs puis, par les autres forces françaises présentes à l'extérieur du territoire. En 1944 la France Libre rétablira la république tout en participant à la victoire contre les nazis.
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- | (1899-1944) Normalien, Pucheu opta pour le journalisme économique. En 1926, il devint directeur des ventes du Comptoir sidérurgique de France pour ensuite occuper plusieurs fonctions d'administrateur de sociétés au sein du groupe financier Worms. Croix-de-Feu jusqu'en février 1931, il adhère au PPF de Doriot jusqu'en 1939. Durant la guerre, il occupe successivement les postes de Secrétaire d'Etat à la Production industrielle, puis Secrétaire d'Etat de l'Intérieur et enfin ministre de l'Intérieur jusqu'au retour de Laval le 18 avril 1942. En disgrâce, Pucheu rejoint le Maroc le 9 mai 1943. Malgré un sauf-conduit de Giraud, il sera placé en résidence surveillée. Tenu responsable notamment de la désignation des otages fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant, il sera condamné à mort le 11 mars 1944 par le tribunal militaire d'Alger et exécuté le 20. Biographie de Pierre Pucheu
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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- | Chambre des députés (parlement) allemande. L'incendie criminel du 27 février 1933 sera le prétexte pour éliminer les partis politiques et instaurer un régime d'exception suspendant les libertés publiques.
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RSHA - Reichssicherheitshauptamt - Allemagne nazie |
- | Office Central de la Sécurité du Reich créé en 1939 avec à sa tête Reinhard Heydrich. Après l'assassinat de Heydrich par la Résistance tchèque à Prague, le 8 juin 1942, le poste est confié à Ernst Kaltenbrunner.
Le RSHA comprend 7 divisions (Amt - Ämter au pluriel):
- Amt I : Service du personnel pour l'ensemble du RSHA.
- Amt II : Questions administratives, économiques et droit.
- Amt III : Inland SD (Sicherheitsdienst) - Service de renseignement et de sécurité intérieure.
- Amt IV : Gestapo - Recherche des adversaires du régime et répression.
- Amt V : Kripo - Police criminelle
- Amt VI : Ausland SD (Sicherheitsdienst)- Service de renseignement et de sécurité à l'étranger.
- Amt VII : Documentation, études et recherches idéologiques.
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USA - United States of America - USA |
- | Les Etats-Unis d'Amérique. Quelques auteurs francophiles irréductibles préfèrent utiliser EU (Etats-Unis) ou EUA (Etats-Unis d'Amérique).
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Dans ce texte : Vichy : le ridicule au déshonneur de René CLAUDE le vendredi 31 août 2007 à 10h31Dans le chapitre intitulé "Double jeu" à Vichy et Empire français, C. Destremau revient, avec des éléments nouveaux, sur la politique de l'Etat de Pétain au lendemain de Pearl Harbor. Après l'attaque japonaise, les Alliés avaient bien sûr le besoin urgent de connaitre la ligne de Vichy à propos de l'entrée des USA dans la guerre. Le gouvernement de Pétain était-il prêt à entrer en guerre aux côtés des Allemands ? Ou n'allait-il "que" rompre ses relations diplomatiques avec Washington ? Après ses recherches dans les archives britanniques, il peut écrire :
En fait, l'étude des interceptions des messages allemands réalisés par les services de renseignements britanniques nous permet d'apporter un éclairage totalement inédit : les dirigeants de Vichy auraient été au contraire tout prêts à obtempérer sans résistance et sans contrepartie si les Allemands avaient simplement demandé la rupture des relations. En effet, le 11 décembre 1941, à 17h22 GMT, un fonctionnaire allemand adressa de Vichy le message suivant au quartier général du RSHA, à Berlin :
"De Chalvron, chef adjoint du cabinet de Pétain, et représentant du ministère des Affaires étrangères au cabinet du maréchal, m'a dit que, si l'Allemagne le souhaitait, le gouvernement français romprait ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis au moment du déclenchement de la guerre entre l'Allemagne et les Etats-Unis. Les Français ne rompraient pas les relations si un tel souhait ne leur était pas communiqué. Veuillez passer immédiatement cette information à l'Auswärtiges Amt. (Affaires étrangères)"
On rappelle que c'est ce même 11 décembre à 16h que Hitler a prononcé son discours au Reichstag dans lequel il déclara la guerre aux Etats-Unis.
C. Destremau remarque ensuite :
L'empressement de Vichy montrait une nouvelle fois une volonté de tenter d'anticiper ou même devancer ce qui paraissait inévitable. Il ne semble pas que les dirigeants de Vichy aient envisagé de demander une quelconque contrepartie en échange de cette rupture des relations diplomatiques. Mais l'Etat français ne tient pas la même ligne - le même discours plutôt - face aux Allemands que celle/celui tenu(e) par Pétain et Darlan devant l'ambassadeur américain (Leahy).
Destremau :
Dans le premier cas, Vichy s'adressait à l'Allemagne en disant que les realtions seraient rompues si le Reich en exprimait seulement le souhait; face à l'ambassadeur des Etats-Unis, Pétain et Darlan évoquaient le risque d'un ultimatum auquel il serait impossible de résister. Or l'idée même d'un ultimatum implique une certaine résistance préalable de la partie à laquelle il s'adresse. Il y a là une sorte de contradiction constante dans la diplomatie de Vichy et dans la manière de présenter les pressions exercées par l'Axe.
On sait que Hitler ne souhaitait pas l'entrée en guerre de la France de Pétain alliée à l'Axe, car une telle alliance impliquait un réarmement de la France. Mais C. Destemau s'étonne que le Führer n'ait pas exigé simplement la rupture diplomatique avec les Etats-Unis, puisque Vichy semblait tout prêt à prendre une telle mesure sans contrepartie ou concession nazie. Mais le Reich ne demanda rien alors que Vichy avait déjà annoncé par radio le départ de Leahy ! Et l'auteur d'ajouter : Par son empressement à satisfaire avec la plus grande célérité les désirs des Allemands, l'Etat français s'était une fois de plus déshonoré aux yeux des Britanniqques. En n'obtenant pas la moindre réponse de la part du Reich, Vichy avait ajouté le ridicule au déshonneur.
(p. 117-119)
RC
Note : C. Destremau a lu le dossier déclassifié en 2005 d'un agent d'influence nazi très efficace à Vichy dans l'entourage de Pétain et de ses ministres. Il s'agit de Hans Reiche, un Untersturmführer qui, sous couverture d'agence de presse et malgré son grade peu élevé était un agent nazi de renseignement et d'influence dépendant directement de l'Amt VI du RSHA, donc de Heydrich et de Himmler. On sait que Reiche établit des contacts avec Laval dès l'hiver 1940-41 et qu'il parvint aussi ensuite à devenir le confident de Flandin et de Pucheu. Cet homme est la preuve des liens très tôt tissés entre Laval et Himmler, raison pour laquelle Reiche ne fut pas cité lors du procès de Laval. C'est ce même Reiche qui informa Darlan et Dentz, présent ce jour là, que Hitler avait apprécié la façon dont l'ex-haut-commissaire en Syrie avait commandé les troupes vichystes face aux troupes du Commonwealth et celles de la France libre. Cette satisfaction nazie fut connue par une annonce de la radio nationale suisse à la suite d'une fuite de Vichy. Le satisfecit de Hitler aurait du rester secret. L'affaire mit l'Etat de Pétain dans l'embarras. *** / *** |