Pour moi, bien évidement, c'est d'abord à Massu "Français Libre" que je pense. Dans tous les livres sur Leclerc et sur la 2e DB, il occupe une place "formidable", et lui et ses hommes du RMT semblent toujours arriver au moment décisif, quand l'acier des cuirasse n'est plus suffisant et qu'il faut en plus le courage des hommes.
Ensuite, bien sûr, arrivent les images de la guerre d'Algérie qui a rythmé mon enfance et ma prise de conscience du monde cruel des grands.
Mais troisièmement, revient le courage de Massu, qui est un des rares à avoir osé réfléchir à son passé, à ses actes, et à dire que l'usage de la torture était une erreur.
Si Massu regrette la torture en Algérie, je ne vois donc pas pourquoi nous essayerions de la justifier à sa place. Bien sûr, on peut se demander quels autres moyens avait un militaire à qui on demande de trouver dans l'urgence une solution à une cause désespérée et dire que la première responsabilité incombe à ceux qui lui ont confié cette mission. La responsabilité est donc bien évidement politique avant tout. Mais cela ne veut pas dire que ce soit la responsabilité exclusive des politiciens, mais d'abord celle du peuple qui leur ont imposé leurs choix.
La Guerre d'Algérie n'aurait pas eu lieu si les Français avaient su tirer les leçons de la guerre et avaient partagé leur liberté reconquise avec leurs libérateurs. Georges Catroux était de ces hommes politiques qui essayèrent de permettre les évolutions inévitables, mais il n'a pas réussit à imposer sa vision à une population d'Afrique du Nord qui avait plus facilement accepté les lois de Vichy. Leclerc en Indochine essayait de négocier avec les nationalistes tout en se mettant par les armes, dans la meilleur position possible. Il n'a pas été suivi. De Gaulle a eu l'intelligence de ne pas s'opposer de front à ces forces réactionnaires, mais il l'a fait, plus ou moins bien, plus ou moins complètement, plus ou moins cyniquement, mais il l'a fait.
Amicalement
Jacques |