Quand deux vases communicants sont au même niveau, aucun ne reçoit rien de l'autre. Parler de l'hitlérisme comme d'un propagadeur de l'antisémitisme, dans des pays d'Europe par ailleurs déjà fort bien nantis en ce domaine depuis le XIXe siècle (voire précédemment), c'est sous entendre que les juifs d'Europe, avant Hitler, vivaient dans la plus fraternelle des cohabitations, et que les clergés des divers pays n'entretenaient pas leurs ouailles dans une féroce allergie. On relira avec intérêt les pages du baron de Marbot, officier dans la Grande Armée, et ses appréciations sur les conditions de vie en Pologne, dfes uns et des autres.
S'il y a eu "contagion", paradoxalement, c'est plutôt l'Allemagne qui semble l'avoir subie. Nul n'ignore qu'en 1917 encore, les troupes du Kaiser, en Pologne, s'érigeaient en protecteurs des communautés juives, face aux bestialités polonaises. Et qu'il existe des photos de fraternisation, dans les ghettos, de juifs polonais avec des militaires au casque à pointe.
"J'ai été antisémite avant vous" pouvait plastronner Xavier Vallat, devant un dignitaire nazi (Heydrich?) Cette triste vantardise n'était que trop vraie. Avant Hitler, l'Allemagne n'était pas antisémite, pas autant, en tout cas, que ses voisines de l'Est et de l'Ouest. |