La troisième voie, y a-t-il cru, et quelle part de lui-même y a cru ? Naviguer à vue, cela fait partie de son système, bien avant le 18 juin. Cela commence, disons, lorsqu'il élit Paul Reynaud, fin 1934, comme l'homme politique qui pourrait faire triompher ses idées militaires. Il teste, et ne s'enferme pas, heureusement pour nous, dans cette solution.

Quant aux gaullistes, par définition, ils savent qu'ils ne sont pas aux commandes et qu'ils n'ont du tableau qu'une vision partielle. L'exemple le mieux documenté est celui de Peyrefitte, à qui dG commande un plan de partition de l'Algérie (à l'israélienne : un regroupement des pieds-noirs dans les zones où ils dominent, afin de les garder éternellement) et lui demande d'en causer publiquement (tartines dans Le Monde, puis livre) au deuxième semestre 1961. Ce n'est qu'un moyen de pression sur le FLN, mais plus le jeune député se passionne, se croit le dénoueur de la situation et se marre sous cape que les ministres ne soient pas au courant que c'est une commande du Général, meilleur c'est.