On m'a mal compris. Ma phrase, je le rappelle, tendait uniquement à invalider la thèse de Wall suivant laquelle de Gaulle a d'abord, pendant au moins 2 ans, cherché à garder l'Algérie. Il ne s'agissait donc pas, mais alors pas du tout, de l'ensemble de ceux qui l'avaient soutenu en 58 mais de la fraction, parmi eux, des manifestants de mai 58 sur le sol algérien.
Ces gens qui, après s'être opposés (en idée ou au moins en fait) à toute évolution du statut des musulmans, avaient menacé Paris d'une guerre civile pour imposer leur point de vue (ou son absence), se sont mobilisés pour faire sauter de Gaulle dès qu'ils ont compris (ou cru comprendre) où il voulait en venir, soit au lendemain du discours sur l'autodétermination (septembre 59) et surtout du limogeage de Massu pour indicipline caractérisée (janvier 60).
Ce qui manque donc, rédhibitoirement, à la démonstration de Wall, c'est un dévoilement de la méthode qui aurait pu permettre d'aller plus vite. En d'autres termes, s'il avait tenu en juin 58 son discours de septembre 59, soit les pieds-noirs en question parvenaient à avoir sa peau (au propre ou au figuré) immédiatement, soit, à tout le moins, ils recréaient presto un climat de guerre civile. |