Je l'ai dévoré dès sa sortie sur le conseil d'une libraire enthousiaste (elle venait de recevoir l'auteur pour une dédicace, ça devait être début octobre) et j'ai été bien déçu. Loin de réviser le rôle de De Gaulle (principal objet du livre) à partir d'archives, Wall (que j'estime fort pour d'autres travaux... et pour lui avoir causé aux archives de Londres dans l'oisiveté forcée d'une alerte à la bombe -ce devait être il y a une dizaine d'années) se contente d'opposer ses propos privés à ses actes officiels. Ceux-ci paraissent en effet nourrir la thèse suivant laquelle il s'est efforcé de garder l'Algérie avant de céder devant les réalités... et les Etats-Unis. Par ailleurs, Wall ne daigne pas nous expliquer comment il eût été possible de tenir, au début, un autre langage, en ayant été porté au pouvoir par des pieds-noirs aussi déchaînés qu'irréfléchis. Il fallait bien, préalablement, leur montrer qui était le maître, et de Gaulle l'a fait dès le début, bravant souvent à la limite de la témérité le risque d'être physiquement anéanti par eux ou leurs amis... et là ce compatriote de Kennedy est carrément de mauvais goût, en ne le rappelant nulle part. |