Sans mettre en doute les compétences de critique littéraire du bouillonnant général Patton, je trouve cette remarque un peu, hum, expéditive. En effet, n'est-il préférable de lire quelques uns des romans de ces écrivains justement discutés avant de tirer des conclusions qui sonnent un peu comme des salves d'un peloton ?
Je l'ai déjà mentionné dans un fil ici ou là, j'appartiens à une génération chanceuse qui est née et a grandi après les horreurs de la WW2, dans une Europe en paix, relative, mais en paix, où on ne croisait pas de patrouilles dans les rues des villes et des chars dans les chemins de campagne. (Je suis né en 58) Il devait être possible d'aborder ces écrivains "sufureux et moisis". Il y a en effet une chose que je reproche encore à mes (bons) profs de français : d'avoir plus ou moins délibérément ignoré des écrivains de talent qui s'étaient compromis, comme si on risquait d'être contaminés en découvrant Chardonne, Drieu, Morand, Fraigneau, Sachs, Rebatet, Brasillach, Jouhandeau, etc. * Je suis persuadé que c'est en les occultant qu'on risquait de susciter des vocations réviso-négationnistes. Au contraire, en leur consacrant des heures de cours (l'histoire de la littérature contemporaine), on limitait les risques d'attirances troubles. Il est difficile de reconnaître le talent de sales types qui ont écrit, certains des horreurs, d'autres des sottises, mais l'ignorer est dangereux.
RC
* Céline est la notable exception : dans les années 60 et 70, toute la critique d'extrême gauche l'encensait... |