Merci. Bien sûr Jodl et Keitel ont été condamnés et pendus. Mais est-ce que le procès a été utilisé - au moment de son déroulement - par les Alliés pour leur campagne de dénazification, j'entends sur le plan "pédagogique" et politique, ou les prémices de la guerre froide freinèrent-ils cet effort ? A lire des témoignages, on peut avoir des doutes quant à la réalité et l'efficacité de la dénazification, particulièrement en ce qui concerne les forces armées du IIIe Reich. Au début de son roman, Jonathan Littell fait raconter à son personnage comment, avec de nombreux cadres SD-SS, il a repris une vie normale après avoir adopté un profil bas durant quelques années. Idem pour les généraux de la Wehrmacht qui ont participé, certains avec zèle, aux exécutions massives commises par les Einsatzgruppen à l'Est. (Hoth, Manstein, Reichenau ont appliqué avec entousiasme le terrible ordre concernant les juifs et les commissaires politiques.)
Il fallut la publication des mémoires de vétérans (von Kageneck, par ex.) et l'exposition itinérante au début de ce siècle en Allemagne sur les crimes de guerre commis par la Wehrmacht seulement pour que les nouvelles générations prennent (enfin !) conscience de l'implication des soldats et des officiers allemands dans les crimes. Longtemps, les officiers allemands chargèrent le SD et la SS pour se blanchir de leurs actes. C'était pratique.
Bien cordialement.
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