Bonsoir,
Ben oui! Si la génération d'avant-guerre s'est nourrie de la pensée maurrassienne; celle de l'après-guerre, la mienne, a eu la chance de se nourrir de Camus, Sartre, Saint-Ex....
Trêve de considérations! L'éditorial de Camus se situe dans le contexte d'une époque lorsque les serviteurs de Vichy, les résistants de la 25ème heure ou les résignés subitement réveillés, s'érigent en juges et réclament des têtes. Et quelles têtes? Celles des résistants qui ont trahi ! Mais qu'en savent-ils? Je ne vois rien d'autre dans le texte de Camus qu'un coup de coeur ou un coup de gueule, écho de l'amertume ou de la colère de ceux qui ont choisi la voie étroite sans en recueillir les fruits.
Revenons au coeur du sujet qui nous préoccupe! Frenay exerça-t-il une influence prépondérante sur la ligne éditoriale du journal "Combat"? Rien ne l'indique, au contraire. Nous l'avons vu, l'indépendance de la rédaction par rapport à Frenay allait jusqu'à lui refuser quatre papiers.
Dans ses "Mémoires", Raymond Aron relate son passage à "Combat" d'avril 46 à mai 47 (outre quelques articles commis en 44 et 45 à la demande de Pia). Frenay n'est pas cité une seule fois. Or Raymond Aron n'est pas avare en commentaires sur son entourage. Tout laisse penser que Frenay était totalement absent de la rédaction. Et si Camus entretenait des relations amicales ou même professionnelles avec Frenay, Aron n'aurait pas manqué de le signaler.
Bien cordialement,
Francis. |