Le "brave" Goussard a mis complètement à côté de la plaque. Il s'est leurré tout seul avec sa position politique intenable. De retour de son périple londonien - où il n'a rien obtenu -, il retourne chez le Dr Ménétrel dont Belot écrit justement : il sait tout mais ne peut rien (ou si peu), qui a confondu la politique avec l'art du ragot. Groussard pour salaire de sa peine est arrêté et envoyé en résidence surveillée. En mai (1941), Darlan signe les protocoles de Paris avec Abetz. Groussard est vraiment out. Libéré mais surveillé le 31 décembre 1941, il est à nouveau interpellé le 26 mai 1942 et renvoyé en résidence forcée à Vals-les-Bains où Berty Albrecht (la compagne de Frenay), également arrêtée, lui remonte le moral ! Après une grève de la faim et des SOS lancés à ses derniers soutiens à Vichy, Groussard est libéré en juin 1942. L'invasion de la zone dite libre le 12 novembre 42 par les armées du Reich l'incite à passer en Suisse où il installe son bureau le 23 novembre 1942.
Depuis Genève, il va réactiver ses connections et en créer de nouvelles pour monter un réseau de renseignement.
Belot :
Groussard, dans ses Mémoires, proclame qu'il a demandé aux services spéciaux britanniques de transmettre un télégramme au chef de la France combattante pour lui annoncer qu'il se mettait désormais à sa disposition. Je n'en ai trouvé nulle trace dans les archives britanniques. Le chemin pour l'Angleterre, il le savait, passait par la Péninsule ibérique plus que par Genève..
Ce n'est pas Rémy, le fondateur et animateur inlassable du Réseau Notre-Dame, premier réseau de renseignement gaulliste qui eût dit le contraire !
RC |