... dans lequel je me garderais bien de prétendre trancher. Sans avoir lu l'ouvrage en question, je me permets simplement de relever que la présentation d'une préméditation de Weygand quant à sa complicité d'assassinat capitulard de la République dès son arrivée en métropole me paraît en contradiction avec les faits militaires:
1) La tentative plus ou moins avortée de contre-attaque (le "Plan Gamelin devenu "plan Weygand") dont l'échec doit certainement plus à l'inévitable flottement suivant une restructuration du commandement, ainsi qu'à la mort de Billotte, qu'à tout autre chose. Ainsi, au sujet de "l'exploit de ne pas rencontrer Lord Gort", il me semble particulièrement douteux qu'on puisse s'en étonner et en faire un argument à charge compte tenu de la situation générale et de la difficulté des communications. La chaîne de commandement est alors des plus lâches et ce n'est pas le seul exemple de rendez-vous manqué de cette fin mai.
2) On oublie également la reconstitution particulièrement énergique et désespérée du front début juin, laquelle donne des résultats tout à fait réels bien que trop tardifs.
3) Les derniers appels du pied très nets à Roosevelt aux alentours du 15 juin "Ceux qui peuvent aider doivent le faire maintenant" (transmis par les Canadiens) collent mieux avec la vision d'un découragement qui s'accentue de jour en jour devant l'évolution de la situation militaire qu'avec une "divine surprise" permettant de mettre à mort "la kriek".
Peu cohérent à mon sens avec l'idée d'une trahison ou d'un complot prémédité. Mais peut-être un élément majeur m'échappe t-il et l'un d'entre vous pourra t-il m'éclairer ? |