Une règle générale: un général, c'est fait pour gagner des batailles et des guerres. On le paie pour ça, il se roule dans les honneurs et la vénération, déjà en temps de paix, et pour les siècles des siècles. Même en "retraite", même sénile, il continue à toucher sa solde plein pot. Mais il doit justifier ce statut privilégié EN GAGNANT. Pas pour faire de la démagogie humanitaire, sauf s'il a des arrière-pensées de carrière politique.
Un bon général, c'est celui qui gagne des batailles, en se faisant tuer le moins de monde possible, mais qui ACCEPTE l'idée de payer sa victoire d'un nombre raisonnable de morts. Parce qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs. On peut aussi faire en sorte que les oeufs cassés soient ceux de l'ennemi. Un modèle du genre, c'est la manoeuvre magistrale de Bonaparte à Marengo.
Un mauvais général, c'est celui qui se fait tuer des masses de troupes, SANS VAINCRE, ou pire, c'est un général qui refuse l'idée même d'attaquer, parce que le feu "ça tue".
A cet égard, Nivelle appartenait à la première catégorie, et Pétain à la seconde. Le premier a été négligent dans sa préparation, et malchanceux dans sa réalisation, le second a surtout pensé à se concilier un électorat futur.
Le vrai vainqueur de la bataille de la Marne a pu être Galliéni, tout autant que Joffre. Et c'est Patton qui a percé à Avranches, et dégagé Bastogne, sans regarder à la dépense.
Une troisième catégorie, ce sont les généraux flamboyants, qui se déifient eux mêmes, s'attribuent d'immenses mérites, mais ne jouent qu'à coup sûr, en accumulant des forces pendant de longues périodes inactives, pour ensuite devenir des archanges victorieux. Ils sont insupportables de vanité, ne vont jamais eux mêmes au combat, ces usurpateurs intelligents sont peut être les plus efficaces, en tout cas un moindre mal. On peut citer des gens comme Mac Arthur, Eisenhower, Montgomery, ... non, je ne cite personne en France, je vais encore me faire lapider. |