... avec l'analyse d'Igor. Mais il en faudra plus pour convaincre l'irréductible Arcole ;-). Il est des évidences géopolitiques ou militaires qui ne pèsent toujours rien face au poids de la honte collective et à la nécessité, encore 65 ans après de lui trouver des bouc-émissaires.
Pour le plaisir j'ajoute un extrait du journal de Villelume, attaché militaire de Reynaud:
24 mars 40: "Dans le bureau de Leca, le colonel de Gaulle fait un long exposé sur la possibilité de gagner la guerre militairement. Il déplore que nous ne soyons pas encore entrés en Belgique, même contre la volonté des Belges. D'après lui, l'armée allemande n'est pas plus forte que l'armée française, les deux aviations se balancent sensiblement... Je suis stupéfait. Je le croyais beaucoup plus intelligent et averti. Je renonce à interrompre son long et absurde monologue. Je me borne à le réfuter en quelques mots assez durs dès qu'il a fini de parler. Leca et Devaux sont fixés maintenant sur son objectivité."
Il s'agit là je pense d'un exemple concentré des demi-teintes et des incertitudes du temps que l'on pourrait mettre en parallèle avec les soi-disant évidences présentées après-guerre, et en premier lieu la sous-mécanisation française. |