Un petit extrait du chemin le plus long, page 71 du tome 3, 2e edition :
Il n’y a pas à réfléchir longuement : le char stoppe et tire ; il a tiré le premier. Entre-temps, la distance avait diminué : dans les 400 mètres.
Les quatre Allemands laissent tomber, ils lèvent les bras bien qu’aucun ne soit touché par ce premier coup. L’un d’eux écrase un objet à coups de talon avant que les Français ne soient sur eux. Une lunette ? Peut-être. En tout cas il s’agit sûrement d’une consigne exactement appliquée. Jusque dans la tombe, un Allemand respecte la consigne.
Les Italiens peuvent être gentils, sans prétention, se laisser adopter comme cuisinier, comme valet de chambre... Les Allemands de l’Afrika-korps, jamais : même prisonniers, il faut les avoir à l’œil, de crainte qu’ils ne s’emparent d’une arme pour renverser la situation. Bon Dieu, qu’est-ce qu’ils ont dans le corps ?
Aussi a-t-on hâte de s’en débarrasser, alors que les Italiens traînent assez longtemps au service des équipages, racontant que leur père a combattu jadis avec les Français, ou des histoires comme ça, qui veulent dire que dans la vie il y a des retournements, que rien n’est définitif...
Une seule fois, il y a eu un prisonnier allemand qui était un brave type : ça faisait plutôt bizarre.
Amicalement
Jacques |