A l'époque de la révolution cambodgienne, je suivais des cours d'éco-politique dispensés en plus du collège (équivalent du lycée français) par la mère d'un copain. Cette maman de choc, traductrice brillante, en bonne marxiste culturelle défendait Pol Pot comme la totalité des intellectuels marxistes. J'ai émis alors plusieurs fois des réserves quant à l'inhumanité du programme radical des khmers rouges dont nous ne recevions pourtant que les échos soigneusement filtrés. Et bien, je passais pour un jeune con un peu réac' qui n'avait pas correctement saisi les paramètres politico-militaires à l'intérieur desquels agissait le camarade Pol Pot. Mal à l'aise, j'ai quitté le groupe après une énième séance houleuse où j'avais redit ma méfiance à l'encontre de toute idéologie et de tout discours qui enfermaient les hommes par des mots avant de les enfermer physiquement... et de les liquider. J'ai longtemps eu le sentiment que l'on ne me pardonnait pas d'avoir refusé la logique meurtrière du marxisme asiatique. L'Orient était rouge, oui du sang des millions de suppliciés en Chine, au Cambodge, ... !
RC |