Voici un exemple hors-champ Livres de Guerre mais qui illustre l'enfermement idéologique et l'aveuglement - parfois sincère - des années 60 et 70. Les intellectuels français, alors fortement marqués par les délires maoïstes, étaient enthousiasmés par la révolution cambodgienne. Seul ou quasi, Lucien Bodard dénonçait l'illusion lyrique des communistes chinois depuis la mise en scène de la révolution culturelle très bien "vendue" en Occident par des relais médiatiques.
Concernant les déportations, tortures et massacres commis par les khmers rouges de Pol Pot et des siens (peut-on parler de génocide khmer ?), le seul écrivain qui a fait publiquement son mea culpa dans les années 80 fut Jean Lacouture. Dans un livre de souvenirs, il dit son erreur et son manque d'appréciation. Il fut lui aussi séduit par cette révolution asiatique en manquant complètement la terreur absolue que les tueurs de Pol Pot - souvent des mômes de 14-15 ans ! - fit régner sur le pays bouclé et dont les villes furent vidées de ses habitants.
Mais les autres ? Motus.
Amicalement,
RC |