Bonjour/soir,
Excusez tout d'abord mon orthographe allemande, sans doute catastrophique... Ah, si j'avais choisi allemand au lieu d'espagnol en 4ème ! ;-)
Le fait de laisser aux échelons inférieurs une large autonomie dans la gestion de la bataille et l'exécution des ordres porte en effet, dans la Heer, un nom : Auftragstaktik.
Je suis entièrement d'accord pour qu'on insiste sur son rôle, déterminant depuis les sphères élevées du commandement (enfin, jusqu'à un certain point - voir par exemple, entre d'autres milliards d'exemples, les prélèvements en blindés tout à fait contraires aux ordres et aux règlements réalisés par le chef du Armee-Abteilung Hollidt, avec la complicité de son chef Manstein, pour étoffer sa formation squelettique et pourtant décisive) jusqu'à l'échelon tactique (un chef de section ayant les mêmes facilités à prendre des décisions par lui-même dans l'exécution d'un ordre-cadre donné par son supérieur direct).
Mais encore une fois, cela s'explique par des motifs structurels, qui fait que l'armée allemande est une des rares (la seule ?) à l'avoir aussi bien intériorisé jusqu'en 1945. Il faut pour cela prendre en compte le développement d'une "Führerheer" à partir du milieu des années 20, au sein de laquelle tous les membres de la Reichswehr doivent connaître la fonction de leur supérieur direct et être capable de l'assumer, et même un cran au-dessus encore. Ce qui fait que lorsque l'armée allemande rétablit le service militaire en mai 1935 (effectif en octobre), ces quelques dizaines de milliers de professionnels de tous grades vont servir d'ossature à une armée jeune et dynamique, et pas n'importe quelle ossature, puisqu'ils seront rompus au commandement et préparé à l'assumer.
Notons de plus que cet état d'esprit se retrouve déjà dans l'armée allemande de la Première Guerre mondiale et avant, avec par exemple l'attribution d'une décoration (je ne me rappelle plus le nom) pour les officiers qui ont désobéi à un ordre direct mais qui ont réussi un gros coup de par leur désobéissance (inutile de préciser qu'en cas d'échec, c'était le peloton d'exécution) ou la constitution de troupes de choc très flexibles comme les Stosstruppen dans lesquelles les cadres ont une grande latitude pour mener le combat.
Cordialement,
Loic Bonal |