> Bonjour!
> Une paix qu'on pourrait qualifier comme étant "de
> compromis" était-elle possible à l'ouest en juillet-août
> 44?
Difficile à dire. Les Alliés, vis-à-vis de la Résistance allemande, soutenaient mordicus le principe de "reddition sans condition" : des contacts pris avec eux par les membres de la Schwarze Kapelle (tels que Canaris, ou Hans Bernd Gisevius) s'étaient tous soldés par des échecs, au grand dam des membres des services de renseignements anglo-saxons qui y voyaient là la possibilité d'une paix imminente.
Cela dit, les Alliés ont négocié une capitulation de l'Italie en 1943 et maintenu provisoirement le gouvernement en place... Le principe "unconditional surrender" connaissait donc des assouplissements. Mais ni Roosevelt, ni Churchill n'auraient accepté que l'Allemagne restât en guerre contre l'URSS.
> Y-avait il des indices, des comportements, que sais-je
> d'autre, qui pouvaient donner à penser qu'une
> négociation était envisageable?
Pas vraiment, même si Clement Attlee, aux Communes, avait invité les Allemands à se révolter contre le régime pour voir se mettre en place un gouvernement soucieux de respecter la loi et le Droit international - discours du 6 juillet 1944, confirmé par Churchill au Parlement quelques jours plus tard... Les Américains, eux, n'ont rien dit.
> Etait-ce naïveté ou possibilité?
Les conjurés étaient de toutes façons au pied du mur. Comme l'a, en substance, dit l'un d'eux, le général Henning von Tresckow, qui se fera sauter avec une grenade sur le front russe après l'échec de l'attentat, il fallait au moins montrer au monde que l'on avait essayé d'arrêter le tyran. Le 20 juillet, il fallait surtout sauver l'honneur. |