Bonjour,
Dans sa biographie de Guisan, Willi Gautschi consacre un chapitre à la transaction sur les Messerschmitt; j'espère pouvoir déposer ici un résumé de son enquête dans quelques jours.
A propos de l'ambiguïté de la relation entre le commandant en chef et les S.S., Bernard Barbey, qui en fut le témoin et Willi Gautschi, qui en a étudié les aspects humains et politiques, écrivent que c'est davantage le brigadier Masson (chef du SR suisse) qui établit, dès le premier contact, une relation amicale avec le S.S. Eggen. Guisan est resté sur un terrain professionnel, si je puis dire, persuadé qu'il œuvrait pour la sécurité du pays. Pour Bernard Barbey - dont on sait qu'il n'approuva pas le principe de cette relation secrète - c'était là une manifestation du caractère "entier" de Roger Masson. Le chef du S.R. ne peut ou ne veut pas voir qu'il entretient des rapports personnels cordiaux avec le représentant d'une puissance potentiellement dangereuse pour la Suisse. (Sans parler des thèses politiques des nazis qui révoltent le démocrate qu'est Bernard Barbey.) Il ne faut pas oublier que Barbey est un écrivain, un intellectuel possédant une intelligence vive. Il est habitué aux débats d'idées par la fréquentations des auteurs, des philosophes français - en temps de paix, il vit à Paris - et aux interprétations nuancées. En tant que chef de l'état-major particulier de Guisan, il s'est senti blessé par l'ignorance dans laquelle le tint son patron de l'état des relations. Informé, il aurait tenté de l'en dissuader.
As usual : à suivre...
Bien cordialement,
René Claude |