Un événement méconnu mais révélateur - Henri FRENAY - forum "Livres de guerre"
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Henri FRENAY / Robert Belot

En réponse à -2
-1Capitant à Alger - janvier 43 de Francis Deleu

Un événement méconnu mais révélateur de René CLAUDE le dimanche 14 septembre 2003 à 13h00

Bonjour,

Madame Capitant confia son témoignage d'un incident méconnu à Anne Laurens qui enquêtait pour son essai "Les rivaux de Charles de Gaulle : la bataille de la légitimité en France de 1940 à 1944", R. Laffont 1977.

"Dans le climat d'Alger, à cette époque, tout le monde sursaute au moindre bruit, car tout est possible. Et Mme Capitant me raconte ainsi qu'un soir :
"Nous étions tous à la maison. Il faisait nuit. On sonne et René (Capitant) hésite à me laisser ouvrir. J'y vais quand même et je me trouve en présence d'un colosse, une ombre gigantesque qui me dit simplement :
"Je suis Dumas. Je viens de Constantine, je voudrais voir le professeur Capitant."

Dumas (...) est membre de "Combat". Toujours prêt pour les dures besognes, il n'a jamais de scrupules exagérés, paraît-il, à condition qu'il puisse avoir confiance dans ceux qui lui donnent des ordres. Et il sait obéir. (...)
- On me propose un drôle de turbin, dit-il, je ne sais pas ce que je dois faire...
René Capitant l'encourage à poursuivre, alors Dumas lance tout à trac :
- On me promet l'aide nécessaire avant et l'impunité après si je tue Darlan. Faut-il dire oui ?
- Jamais de la vie ! s'écrie son interlocuteur avec force. Rompez tous les contacts avec ces gens-là, au contraire. Nous voulons la démission de Darlan et non sa mort. Nous ne sommes pas des assassins.
Enchanté, soulagé, ayant lui-même flairé dans l'affaire quelque chose de trouble, Dumas ne se le fait pas dire deux fois. Il pense qu'il a eu bien raison de venir voir le professeur Capitant." (p. 194-195)

Pour les Capitant, la provocation est habile, car en même temps que l'élimination de Darlan par un élément extérieur aux comploteurs (Dumas), elle aurait permis de faire porter les premiers soupçons sur "Combat" et les gaullistes qui militaient et se battaient, à l'image de René Capitant, souvent dans les mêmes petits réseaux très actifs en Algérie durant ces semaines de folie.
Le solide Dumas, gaulliste sincère et courageux, en ne "sentant" pas le coup et en voulant savoir si ses amis de "Combat" étaient réellement partenaires dans ce projet d' exécution de l'amiral, a fait capoter le premier montage des royalistes, car c'est bien ce groupe qui est à l'origine de l'affaire.

Selon Albert-Paul Lentin, autre témoin d'Anne Laurens, le projet a été monté par le groupe de Lemaigre-Dubreuil, car "lui et ses amis étaient parvenus à la conclusion que Darlan était devenu gênant, que Giraud servirait mieux les intérêts financiers du groupe." (p.196)

Si la reconstitution de dialogues est un procédé qui peut être discutable, le témoignage de Mme Capitant à Anne Laurens "sonne" juste et l'incident n'est pas du tout impensable dans l'ambiance qui régnait à Alger juste avant la liquidation de Darlan.

Bien cordialement,

René Claude

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