Bonsoir, et merci pour votre accueil.
Plus sérieusement et en réponse à la contribution de René Claude, je suis tout à fait d’accord pour considérer le livre de Lucie Aubrac comme un bon roman d’aventures car il ne vaut pas plus que cela, sur le plan historique d’entend. Mais alors, il fallait le dire dès sa sortie, et non pas comme cela s’est fait a posteriori, après que quelques lecteurs avisés y aient relevé tant d’incohérences.
En ce qui concerne les écrits sur la question je crois justement qu’ils font cruellement défaut. Gérard Chauvy a fait un bon travail de recherche et a su mettre en exergue toutes les contradictions dans les divers témoignages du "couple infernal". Malheureusement, il n’a pas su exploiter la matière qu’il avait en sa possession et a gâché son travail par la mise en avant du "testament" de Barbie, document qui ne tient bien évidemment pas la route. Même s’il prend toutes les précautions nécessaires vis-à-vis du texte en question, l’historien lyonnais y revient trop souvent pour demeurer crédible. De plus, son ouvrage pêche par manque de clarté dans ses conclusions. Il insinue (c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été condamné) mais n’affirme rien de précis et laisse indéniablement le lecteur sur sa faim.
Quant à l’ouvrage de François Delpla, ce n’est absolument pas un travail historique, mais simplement une opération anti-Chauvy, qui vise simplement à détruire le livre précité, sans apporter la moindre amorce de solution aux zones d’ombre, qu’il passe d’ailleurs allègrement sous silence.
Car réellement, après avoir parlé du livre de Lucie, on pourrait aborder celui de Raymond, Où la mémoire s’attarde, où une fois de plus, les "défaillances de la mémoire" foisonnent… ceci est une autre histoire… mais on ne peut s’empêcher de se joindre à Daniel Cordier lorsque, lors de la table ronde de Libération, après avoir mis le couple face à leurs contradictions, il lâcha "mais que dissimules-tu [Raymond] ?"…
Bien cordialement,
JRG |