L' intolérance et la condescendance dont les FFL étaient l' objet était très dure à supporter et ont déclenché de nombreuses rixes. Mon père l' a payé très cher. De la part des provocateurs, rancune et mauvaise foi perdurèrent longtemps. Cela se passe après la campagne de Tunisie, en voyant la décoration anglaise d' un béret noir, un officier vichyste l' a honteusement outragé en lui demandant s' il y avait les mêmes pour homme ; réaction immédiate, cassage de figure en règle. Bien plus tard, en Angleterre reconnaissant certains de la bagarre, les provocateurs se sont plaints. Tous les prétextes les plus futils étaient bons pour les brimades. Mon père comptait beaucoup sur le capitaine de Boissieu pour le défendre. Malheureusement, le capitaine lui a dit qu' entre officiers cela ne se faisait pas. Résultat, convocation devant le commandant Cantarel. Des années après mon père en était toujours meurtri ; il disait : "il m' a humilié". La sanction fut longue à venir, le 12 janvier 1945, mon père était cassé 2° classe et muté... au 12ème RCA ; ceux qui détestaient les Résistants.
A la fin de la guerre mon père comptait partir en Indochine pour en chasser les Japonais. Un officier 12° RCA lui dit : " comme ça vous pourrez vous racheter " - racheter de quoi ? - " d'avoir rejoint la belligérance" Vexé une fois de plus, il a quitté l' Armée qu' il avait choisie par pur patriotisme dès 1936. |