Je suis preneur, et je crois que nous le sommes tous, de l'intégralité de la note du 8 juin que tu évoques, François, sur ton site,
section "la charnière du 6 juin" mais je crois qu'elle n'est pas en ligne. Elle serait, écris-tu, dans l'annexe 2, p.534 de ton bouquin. Tous les heureux possesseurs du bouquins, à vos scanners !
Comme je ne sais pas si la note parle du contexte général, je vais en parler un peu: Le 8 juin, toutes les usines de la région parisienne sont en cours de démontage, et l'évacuation vers les dites de repli commencera le 9 juin. Le transfert avait été préparé à partir du 17 mai, mais les sites de repli avaient été mis en place à partir de 1936. Les machines sont montées sur péniches et camions. Les ouvriers étaient souvent accompagnés de leurs familles. L'opération fut un succès, et comme nous le savons, tout ce petit monde était à peine arrivé à destination que les avant-gardes allemandes y arrivaient aussi.
En gros, la solution de repli devait permettre à l'armée en difficulté de continuer à pouvoir compter, de façon durable, sur son potentiel industriel. Les usines avaient été le front principal de la drôle de guerre.
Le 8 juin, le scénario "Afrique du Nord" devait donc se positionner par rapport à cette réalité du "repliement". Annulation ? ou redirection vers l'AFN ? Le changement de stratégie en ces jours-là n'était pas uniquement une question de mobilité intellectuelle, mais de péniches chargées de machines. Dans la pratique, il aurait fallu, dans les deux jours, passer à pertes et profits l'essentiel du potentiel industriel de la région parisienne. On sort du domaine strictement militaire.
Emmanuel