En poursuivant la lecture de Canaris, le maître espion de Hitler par Eric Kerjean, je comprends cette remarque de F. Delpla:
La disgrâce finale et fatale de l’amiral, en revanche, est plus racontée qu’expliquée. On retire de ces pages l’impression que la belle harmonie Abwehr-SS a fini par se gripper et on ne saisit guère ce qui se passe, sinon que Kerjean se tient ferme à l’idée que Canaris n’a pas, n’a jamais trahi Hitler ni agi contre lui, contrairement à son adjoint Oster, exécuté comme lui le 9 avril 1945. Il reste donc beaucoup à chercher sur la partie terminale de l’histoire, comme sur sa partie initiale, quand Canaris se retrouve propulsé d’un coup dans les hautes sphères nazies.
Depuis "toujours"*, Wilhem Canaris était présenté comme le résistant majuscule - certes conservateur et ambigu - à Hitler jusqu'à cette bio critique de Kerjean où il devient un nazi convaincu... qui finit liquidé par la SS. En toute modestie, je trouve également qu'il manque un élément pour saisir ce renversement d'appréciation.
RC
* Dès l'après-guerre. Le temps de la guerre froide est un paramètre mais il ne suffit pas à éclairer la perception "mainstream" de personnalité idéologique de l'amiral durant plus d'un demi-siècle jusqu'à la parution de cette biographie qui propose un nouveau portrait après un basculement à 180 °. |