Le modèle danois vu par Mildner - La bibliothèque de l'Histoire - forum "Livres de guerre"
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En réponse à -4 -3 -2
-1Le modèle danois de Nicolas Bernard

Le "modèle danois" vu par Mildner de Francis Deleu le jeudi 01 avril 2010 à 16h38

Comme l'indique M. Herbert, le Danemark occupait en effet, dans l'Europe nazie, une place particulière, dans la mesure où ce pays était une "vitrine" censée révéler l'efficacité d'une occupation "en douceur" menée en collaboration avec le gouvernement local. De fait, le "modèle danois" était censé parer à toute critique formulée à l'encontre de l'Ordre nouveau : collaborez, et vous serez bien traités ; résistez, et vous serez écrasé. Werner Best était allé jusqu'à émettre toute une théorie sur l'art et la manière d'administrer le plus efficacement l'Europe, revendiquant, au moins à l'Ouest, l'instauration du "modèle danois", où il avait effectivement rencontré quelques succès au premier semestre 1943.

Mais les revers de l'Axe, de même que les inquiétudes du gouvernement de Copenhague de passer pour un ramassis de "collabos" ont tendu l'atmosphère, au point qu'à l'été 1943 la collaboration a été profondément remise en cause, la loi martiale étant décrétée, le gouvernement étant destitué le 29 août 1943. Werner Best, soucieux de maintenir l'ordre et de revenir à la politique de collaboration, a dès lors effectué le calcul suivant : la remise au pas du Danemark s'effectuerait à la suite d'une attaque ciblée, chirurgicale, qui viserait un élément à extirper de ce pays. Autrement dit, les Juifs. Mais le projet de déportation se heurtera à l'opposition de la population, et Best, lançant le seul S.D. à l'assaut, sans l'aide de l'armée, réalisera bien vite que chercher à neutraliser le sauvetage risque de soulever totalement le Danemark contre l'occupant. Il prétendra à son gouvernement qu'au final l'évacuation des Juifs du Danemark a rendu cette zone géographique judenfrei...
(Nicolas Bernard)
Les propos de Rudolf Mildner, responsable de la Sipo - SD au Danemark, confirme indirectement l'analyse de Nicolas. Rappelons que Mildner se confie au psychiatre Goldensohn et qu'il s'agit de plaidoyers "pro domo". Il n'en reste pas moins vrai que ces entretiens révèlent de nombreux aspects de la psychologie des accusés et de leur implication dans la politique nazie.

Quelques extraits:

Où il est question de la politique des otages. Best reçoit le câble suivant signé par Himmler : "Pour empêcher sabotage et meurtre par Danois, agissez sur-le-champ par contre-sabotage"

Mildner à Goldensohn :
Best m'a appelé et m'a remis le câble. Il était dans tous ses états. Il redoutait que nous ne soyons obligés de prendre des otages et de les exécuter comme ils le faisaient en Norvège et en France. Ce faisant, Himmler allait ruiner tous mes projets de bonne entente avec les Danois. [...] Himmler allait compromettre la coopération de la police danoise. J'ai aussitôt adressé un câble à Müller [1] pour lui parler du câble de Himmler.
J'ai ajouté à ce câble qu'il était impossible d'exécuter l'ordre avec le personnel que j'avais, que la coopération entre la police allemande et la police danoise deviendrait illusoire, et que ce serait donc très mauvais pour la réputation de la police secrète allemande au Danemark. La coopération entre mes hommes et les autorités danoises était excellente à l'époque.

Où il est question de la persécutions des Juifs.
Un jour, Pancke [2] a reçu un télégramme : il fallait arrêter le ministre danois de l'Economie avec sa famille. Je ne savais même pas qui était cet homme ni où il était. Jai répondu à Himmler via Müller, ce qui nous a valu un nouveau câble de Himmler à Best : les ordres devaient être exécutés au Danemark. J'ai appris que le Danois était au ministère de l'Economie et avait déclaré que, si le Juifs étaient déportés, il y aurait une grève générale. J'ai renvoyé un câble : si nous arrêtions cet homme, il nous fallait arrêter tous les Danois, parce que toute la population pensait exactement comme lui.
Bien cordialement,
Francis.

[1] Heinrich Müller : chef du RHSA Amt IV (la Division IV) c'est à dire la Gestapo.

[2] Günther Pancke fut responsable du RuSHA (Rasse- und Siedlungshauptamt ou Bureau pour la race et le peuplement)

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