Le modèle danois - La bibliothèque de l'Histoire - forum "Livres de guerre"
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Edition du 31 mars 2010 à 20h16

La bibliothèque de l'Histoire / Histobibliothèque

En réponse à -3 -2
-1Werner Best : un alibi commode de Francis Deleu

Le "modèle danois" de Nicolas Bernard le mercredi 31 mars 2010 à 20h13

La citation de la note infrapaginale effectuée par Francis résume parfaitement le rôle de Best dans la mise en oeuvre de la "Solution finale" au Danemark :

"Il faut noter que les Allemands en charge du Danemark, en particulier Werner Best, ne s'étaient pas "ravisés", mais avaient été et restaient fidèles à leur idée d'éliminer tous les Juifs d'Europe, soit par le meurtre de masse, soit par la déportation. Quad ils se rendirent compte, en septembre 1943, que l'ordre donné par Hitler de déporter les Juifs du Danemark n'était pas réalisable, ils se contentèrent de rendre évidente l'action qui se préparait, dans l'idée que les Juifs allaient s'en aller précipitamment et que les Danois les y aideraient volontiers. Le résultat final, du point de vue nazi, était que le Danemark se trouva "déjudaïsé". Best ne se souciait pas le moins du monde de "sauver" les Juifs en tant que tels : pour l'heure, cela lui apparut comme la seule approche politiquement viable."

Il convient toutefois de rappeler un point important, dégagé par l'historien allemand Ulrich Herbert : c'est bel et bien Werner Best qui a initialement demandé, en septembre 1943, que les Juifs du Danemark soient massivement déportés. Cette requête adressée à son gouvernement visait à combiner deux objectifs, à savoir étendre la "Solution finale" au Danemark tout en contribuant à y maintenir l'ordre.

Comme l'indique M. Herbert, le Danemark occupait en effet, dans l'Europe nazie, une place particulière, dans la mesure où ce pays était une "vitrine" censée révéler l'efficacité d'une occupation "en douceur" menée en collaboration avec le gouvernement local. De fait, le "modèle danois" était censé parer à toute critique formulée à l'encontre de l'Ordre nouveau : collaborez, et vous serez bien traités ; résistez, et vous serez écrasé. Werner Best était allé jusqu'à émettre toute une théorie sur l'art et la manière d'administrer le plus efficacement l'Europe, revendiquant, au moins à l'Ouest, l'instauration du "modèle danois", où il avait effectivement rencontré quelques succès au premier semestre 1943.

Mais les revers de l'Axe, de même que les inquiétudes du gouvernement de Copenhague de passer pour un ramassis de "collabos" ont tendu l'atmosphère, au point qu'à l'été 1943 la collaboration a été profondément remise en cause, la loi martiale étant décrétée, le gouvernement étant destitué le 29 août 1943. Werner Best, soucieux de maintenir l'ordre et de revenir à la politique de collaboration, a dès lors effectué le calcul suivant : la remise au pas du Danemark s'effectuerait à la suite d'une attaque ciblée, chirurgicale, qui viserait un élément à extirper de ce pays. Autrement dit, les Juifs. Mais le projet de déportation se heurtera à l'opposition de la population, et Best, lançant le seul S.D. à l'assaut, sans l'aide de l'armée, réalisera bien vite que chercher à neutraliser le sauvetage risque de soulever totalement le Danemark contre l'occupant. Il prétendra à son gouvernement qu'au final l'évacuation des Juifs du Danemark a rendu cette zone géographique judenfrei...

Dans ce contexte, je me demande, à titre personnel, si l'installation de Reichskommissare en Norvège et aux Pays-Bas dès le printemps 1940 ne correspondait pas à une manière de renforcer la propagande alors en plein essor intéressant le "modèle danois", dans la mesure où à l'inverse du Danemark leurs gouvernements s'étaient réfugiés à Londres et appelaient à la résistance. Il ne serait pas inintéressant, à mon sens, de déterminer si la mise sur pied de ces deux administrations nazies ne constituait pas une forme de menace destinée notamment à la France, de manière à la pousser à capituler et collaborer au plus vite de peur, précisément, d'avoir à être soumise à l'autorité d'un Reichskommissar (ou d'un Gauleiter, selon le mot employé par les vichystes sans souci de rigueur).

Le fait est que la décision de Hitler d'installer une administration nazie en Hollande a été prise le 18 mai 1940, cinq jours après l'évacuation de la famille royale et du Cabinet, et à la surprise de l'armée qui s'attendait à prendre en charge le pays. En outre, le vice-roi mandaté par le Führer n'était autre qu'Arthur Seyss-Inquart, l'homme de l'Anschluss, mais également l'adjoint de Hans Frank en Pologne occupée depuis septembre 1939. Cette nomination n'a rien eu de discret, bien au contraire, Seyss-Inquart allant jusqu'à prononcer son discours inaugural le 29 mai 1940. Comme s'il s'agissait de montrer aux Alliés occidentaux les risques qu'il y avait à résister plus longtemps, en leur faisant miroiter l'éventualité d'une "polonisation". De quoi conforter l'offre de paix "indulgente" transmise aux Alliés franco-britanniques par l'intermédiaire de diplomates suédois ce même mois. De quoi également conforter la diplomatie menée par la suite à l'encontre du régime de Vichy.

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